Non, la sortie de Macron sur l'assurance chômage n’est pas un couac

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Alexandre Kara et , modifié à
INFO E1 - L’entretien du ministre de l’Economie dans le JDD avait été relu par l’Elysée en amont.

L’INFO. Le gouvernement a-t-il, oui ou non, la volonté de réformer l’assurance-chômage ? Les déclarations d’Emmanuel Macron dans le Journal du Dimanche, assurant qu’il n’y avait "pas de tabou, ni de posture" sur le sujet, ont en tout cas fait hurler la gauche. On pensait que François Hollande, la semaine dernière, avait arbitré ce débat en recadrant Manuel Valls, sur la même ligne que le ministre de l’Economie. Mais selon les informations d’Europe 1, le chef de l’Etat était au courant des déclarations d’Emmanuel Macron avant même leur publication.

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Un entretien relu en haut lieu. Cette interview dans le JDD, qui a hérissé une partie de la gauche, a même été relue directement à l’Elysée avant publication. Quand Emmanuel Maurel, de "Maintenant la gauche", l'une des deux sensibilités de l'aile gauche du PS, assure que "c'est une nouvelle provocation, ou une nouvelle boulette ou un nouveau couac", il se trompe. Tout a été directement orchestré au plus haut niveau.

Emmanuel Macron sur tous les frontspar Europe1fr

Le bon et le mauvais flic. La dissonance aperçue la semaine dernière entre Manuel Valls et François Hollande ? Une stratégie réfléchie et assumée. Pour l’Elysée comme pour Matignon, la question des allocations chômages doit être posée. D’où cette stratégie, bien connue des amateurs de polars, du bon et du mauvais flic. Au Premier ministre le mauvais rôle, à lui de poser les questions qui fâchent et de se fâcher avec ses camarades socialistes. A lui, aussi, d’envoyer un message rassurant à Bruxelles, qui attend de pied ferme notre budget pour 2015. Le président de la République s’est réservé le bon rôle : rassurer les Français en promettant que cette réforme n’est pas pour tout de suite. La négociation sur l'assurance chômage "viendra le moment venu" mais "pas immédiatement", a confirmé l'Elysée, lundi .

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Mais au final, les deux têtes de l’exécutif ont le même objectif en tête : faire pression sur les partenaires sociaux qui se pencheront à nouveau sur la question des allocations-chômages en 2015. Et, surtout, préparer psychologiquement les Français à une réforme à laquelle ils ne pourront pas échapper.

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