Muriel Pénicaud : "La complexité, ça ne protège pas mieux les salariés"

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Le Premier ministre a annoncé que le compte pénibilité allait être réformé. Muriel Pénicaud donne plus d'explications. 
INTERVIEW

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé samedi aux partenaires sociaux une nouvelle mouture du compte pénibilité, qui prévoit notamment de changer à partir de 2018 les règles pour quatre critères d'exposition décriés par le patronat. Invitée du Grand rendez-vous dimanche, la ministre du Travail Muriel Pénicaud précise comment la réforme s'appliquera

"Une mise en oeuvre ubuesque" avant. "C’est un sujet de justice sociale mais aussi d’efficacité des entreprises", explique d'abord la ministre du Travail. "Il a été prévu dans des lois précédentes que des salariés qui ont travaillé dans des métiers pénibles physiquement puissent partir  à la retraite à taux plein, deux ans avant la retraite. C’est une mesure de justice sociale et notre gouvernement a confirmé qu’on allait garder ça", poursuit Muriel Pénicaud, persuadée du bien-fondé de la réforme. "Simplement, la mise en œuvre qui avait été prévue était ubuesque pour les TPR [très petite entreprise, ndlr]. Si on ne modifie pas la loi, un artisan ou un agriculteur va devoir d’ici le 30 septembre chronométrer, chaque jour, combien d’heures son salarié porte des charges lourdes".

La déclaration plus à la charge de l'entreprise. "La complexité, ça protège pas mieux les salariés", ironise la ministre au Grand rendez-vous. "Ça nuit plutôt à l’égalité parce que personne n’arrive à le mettre en œuvre. La solution que nous proposons aux partenaires sociaux garde intégralement le droit des salariés et en même temps, la déclaration de tous ces sujets de pénibilité n’est plus du tout à la charge des entreprises. Ça passera par un examen médical et ce sera pris en charge par la branche de la sécurité sociale concernée".