Mission de sécurité de Benalla ? Vincent Crase oppose le silence

Vincent Crase, à gauche, a été interrogé mercredi par les sénateurs, parmi lesquels Jean-Pierre Sueur.
Vincent Crase, à gauche, a été interrogé mercredi par les sénateurs, parmi lesquels Jean-Pierre Sueur. © Bertrand GUAY / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Auditionné par les sénateurs mercredi matin, après Alexandre Benalla, le chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie a refusé de répondre aux questions posées avec insistance par les parlementaires.

"Je ne vous répondrai pas" : mercredi matin, le chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie, Vincent Crase, a eu un échange tendu avec la commission d'enquête du Sénat. Celle-ci l'interrogeait sur une éventuelle "mission de sécurité" à l'Élysée d'Alexandre Benalla, auditionné avant lui.

"Je me réserve le droit de ne pas répondre". "Est-ce qu'à votre avis, (Alexandre Benalla) a exercé des missions d'organisation et de déplacement exclusivement, ou est-ce qu'il a exercé des missions de police et de sécurité ?", a interrogé le sénateur Jean-Pierre Sueur, corapporteur de la commission d'enquête, assis au côté de Vincent Crase, ancien salarié de La République en marche. "Je me réserve le droit de ne pas répondre", a répondu le militaire, par ailleurs mis en examen pour violence en réunion après avoir été filmé aux côtés d'Alexandre Benalla frappant un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai. 

Relance de Jean-Pierre Sueur : "Mais puisque vous le côtoyez, que vous le connaissiez, vous avez peut-être une idée sur la question…", suggère-t-il, en le renvoyant à sa prestation de serment devant les sénateurs. "J'ai dit la vérité, mais je ne suis pas Alexandre Benalla, je suis Vincent Crase", lui lance, agacé, le gendarme mis en cause.

Crase n'a "pas lu la fiche de poste" de Benalla. Jean-Pierre Sueur, impassible, revient à la charge : "Oui, d'accord, mais voilà, vous avez connaissance du sujet que je vous pose, et vous pouvez répondre en toute sincérité." "Au fond, Vincent Crase, vous estimez que de votre balcon, de l'endroit où vous étiez, vous ne pouviez pas apprécier la réalité de la fonction d'Alexandre Benalla", ironise alors le président de la commission, le sénateur Philippe Bas. Vincent Crase : "Je ne connais pas sa fiche de poste, je n'ai pas lu son contrat de travail, donc je ne vais pas me risquer à dire des approximations."

Jean-Pierre Sueur hausse le ton, devant le gendarme exaspéré, coudes sur la table et mains croisées sous le menton : "Vous étiez à l'Élysée, vous le connaissiez bien, vous pouvez nous dire si ce que (Alexandre Benalla) faisait !" L'élu poursuit : "On a eu des éléments qui ont montré qu'il avait des fonctions de sécurité, à commencer par le permis de port d'armes, donc vous vous saviez bien les choses, quand même, vous ne pouvez pas dire : 'Je ne savais rien' , vous savez bien que ce n'est pas vrai !" Vincent Crase ne vacille pas: "Monsieur le sénateur, même si je sais ces choses, je ne vous répondrai pas".