Enfant tué au Mali : Le Drian "a demandé une enquête pour vérifier comment tout cela s’était passé"

L'armée française a tué un mineur lors d'une opération anti-terroriste dans le nord de Mali.
L'armée française a tué un mineur lors d'une opération anti-terroriste dans le nord de Mali. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
  • Copié
Didier François , modifié à
Après la mort d'un mineur lors d'une opération anti-terroriste française dans le nord du Mali fin novembre, Jean-Yves Le Drian a demandé une enquête de commandement interne.

Bavure ou intérêt de la nation ? Le ministre de la Défense a indiqué à Europe 1 samedi avoir demandé une enquête de commandement après la mort d’un mineur lors d’une opération anti-terroriste française dans le nord du Mali fin novembre.

L’armée française a en effet reconnu vendredi que des soldats de l’opération Barkhane ont tué le 30 novembre un combattant qui "s’est avéré être un mineur", lors d’une opération anti-terroriste au nord du Mali. "Cette opération a été initiée car nous avions tous les éléments qui nous permettaient de conclure au fait que des engins explosifs improvisés (des mines) allaient être déclenchés au passage d’un convoi logistique français", détaille Jean-Yves Le Drian.

La victime est mineure. À ce moment-là, poursuit le ministre, l’armée française venait de perdre, "dans des conditions identiques", l’adjudant Jacq, tué par une mine le 5 novembre dans le nord du pays. "Lorsque le commandement s’est aperçu de ce nouveau risque, et que nous avions identifié les guetteurs, qui peuvent être aussi des déclencheurs, le commandement a décidé de faire feu", poursuit Jean-Yves Le Drian, présent au Mali en marge du sommet 27e sommet Afrique-France. "Dès que j’ai su que la victime était mineure, j’ai demandé le 16 décembre dernier une enquête de commandement pour vérifier comment tout cela s’était passé. J’aurais ce rapport dans très peu de temps", assure Jean-Yves Le Drian.

François Hollande a précisé en conférence de presse samedi à Bamako que les conclusions de l'enquête seraient connues d'ici à début février. "Nous n'avons rien à cacher", a déclaré le président français, affirmant sa volonté de ne "rien donner (aux) terroristes (les groupes djihadistes au Mali, ndlr) comme prétexte, comme justification".

Un enfant-soldat ? Selon le magazine Jeune Afrique, les militaires français auraient enterré le garçon en catimini et il s’agirait d’un enfant de 10 ans qui gardait des ânes. Le rapport interne devra notamment dire si cet enfant faisait partie ou non d’un groupe djihadiste. "La question qui est posée à la communauté internationale, c’est le fait qu’il y a de plus en plus d’enfants-soldats qui sont dans l’action terroriste (...) et comment la réalité des enfants peut être traitée au niveau du droit des conflits armés", conclut Jean-Yves Le Drian.