Mère Teresa : "Sainte des pauvres", pas encore sainte pour le Vatican

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dix ans exactement après la mort de Mère Teresa, des centaines de personnes lui ont rendu hommage ce mercredi, en Inde notamment mais aussi en Albanie d'où la famille de la religieuse était originaire. Elles souhaitent que la soeur, déjà béatifiée par Jean-Paul II, soit proclamée Sainte par le Vatican. A Calcutta, où se situe le siège de la congrégation des Missionnaires de la Charité fondée par Mère Teresa, sa mémoire reste toujours très présente.

Mère Teresa s'est éteinte il y a dix ans, tout juste. L'émotion est toujours intacte en Inde, où la religieuse catholique avait fondé la congrégation des Missionnaires de la Charité. Ce mercredi, des habitants de Calcutta ont pris part à une procession à la bougie en sa mémoire et des centaines de religieuses ont prié lors d'une messe. 200 personnes ont assisté à une messe oecuménique organisée par une association caritative. Sa tombe a également été couverte de fleurs et une statue de Marie y a été déposée. D'autres cérémonies ont été organisées dans le monde, notamment en Albanie d'où la famille de Mère Teresa était originaire. La religieuse a d'ailleurs longtemps été persona non grata dans ce pays des Balkans, du temps du régime communiste. La canonisation, cela reste le souhait des fidèles à Mère Teresa où qu'ils se trouvent. Ils estiment que la "Sainte des pauvres" doit être rapidement canonisée par le Vatican. En 2003, soit quatre ans après sa mort seulement, le pape Jean-Paul II l'avait déjà béatifiée, après qu'une Indienne eut affirmé avoir été "miraculeusement" guérie d'un cancer en 1998. Mais pour qu'elle soit proclamée Sainte, le Vatican devra établir l'authenticité d'un deuxième miracle. Née Agnès Gonxha Bojaxhiu, la religieuse a consacré sa vie aux pauvres, malades et mourants des bidonvilles de Calcutta. Elle a reçu le prix Nobel de la paix en 1979. Religieuse et femme d'action, Mère Teresa a dévoilé une dernière facette de sa personnalité dans des extraits de sa correspondance publiée aux Etats-Unis il y a quelques semaines seulement : cette future Sainte reconnaissait qu'elle doutait de l'existence de Dieu et souffrait dans sa foi. A l'occasion des dix ans de sa mort, une autre religieuse célèbre, Soeur Emmanuelle, a révélé ce mercredi dans une interview accordée au Monde qu'elle aussi avait traversé dans sa jeunesse une période de doute avant de retrouver la foi.