Médine au Bataclan : "Insupportable et complètement fou" pour Jean-François Copé

Jean-François Copé réclame l'annulation des concerts de Médine au Bataclan.
Jean-François Copé réclame l'annulation des concerts de Médine au Bataclan. © Europe 1
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Le rappeur Médine, connu par le passé pour des propos polémiques sur la laïcité, doit se produire au Bataclan en octobre. Impensable pour Jean-François Copé qui réclame l'annulation des concerts.
INTERVIEW

C'est une programmation qui a du mal à passer : le rappeur Médine doit se produire sur la scène du Bataclan les 19 et 20 octobre mais la polémique enfle. Plusieurs responsables des Républicains et du Rassemblement national ont demandé l'annulation du concert, choqués par le titre d'un de ses albums, Jihad, et certaines paroles. "C'est insupportable. Qu'il vienne au Bataclan… Tout cela est complètement fou", s'insurge Jean-François Copé, invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1 dimanche. 

Propos polémiques sur la laïcité. "Il faut arrêter ce genre de choses". C'est notamment le morceau Don't Laïk, présent sur l'album Démineur sorti en 2015, qui provoque la colère des élus de droite. Médine rappe notamment ces mots : "Je scie l'arbre de leur laïcité / Crucifions les laïcards". "Dieu sait que je suis attentif à la liberté de création dans tous les genres artistiques possibles mais avec tout ce qu'il se passe dans notre pays, il faut arrêter ce genre de choses", demande Jean-François Copé. "Il y a un directeur au Bataclan, des pouvoirs publics, tout cela doit s'arrêter."

Le Bataclan, un rêve d'enfant. Médine, 35 ans, a sorti en avril son sixième album, Storyteller, disque qui contient notamment une chanson intitulée… Bataclan. Le rappeur y déclare son amour et son admiration pour la mythique salle parisienne, ciblée par les terroristes de Daech lors des attentats du 13-Novembre. Médine retrace sa propre carrière en parallèle avec celle de la salle du Bataclan, clamant que depuis ses débuts, "tout ce que je voulais faire, c'était le Bataclan". Le clip qui accompagne le morceau se termine par un plan du natif du Havre devant le Bataclan, avec son nom sous l'enseigne lumineuse. 

Droite et extrême-droite s'emparent du sujet

Des élus de droite et d'extrême droite ont protesté dimanche contre les prochains concerts au Bataclan du rappeur Médine, qui avait suscité une polémique en 2015 avec le titre Don't Laïk, paru une semaine avant l'attentat contre Charlie Hebdo. "Au #Bataclan, la barbarie islamiste a coûté la vie à 90 de nos compatriotes. Moins de trois ans plus tard, s'y produira un individu ayant chanté 'crucifions les laïcards' et se présentant comme une 'islamo-caillera'. Sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France", s'est offusqué sur Twitter le président des Républicains, Laurent Wauquiez. Le codirecteur du Bataclan, Jules Frutos, n'a pu être joint. "Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du #Bataclan. La complaisance ou pire, l'incitation au fondamentalisme islamiste, ça suffit !", a pour sa part écrit la présidente du Rassemblement national (ex-FN), Marine Le Pen, sur son compte Twitter. Une pétition contre la tenue des concerts les 19 et 20 octobre a été lancée sur change.org par Grégory Roose, ex-délégué départemental du FN dans les Alpes-de-Haute-Provence.