Marine Le Pen veut supprimer le Sénat

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avec AFP
"Je ne vois plus bien à quoi il sert", a-t-elle déclaré au lendemain de la non-levée de l’immunité de Dassault.

Lionel Jospin, en son temps, l’avait qualifié d’"anomalie démocratique". Cette fois, c’est au tour de Marine Le Pen de s’interroger sur la pertinence de l’existence même du Sénat. La présidente du Front national a profité de la non-levée, mercredi, de l’immunité parlementaire du sénateur Serge Dassault, suspecté d’achats de voix dans sa ville de Corbeil-Essonnes, pour dire tout le mal qu’elle pense de la Chambre Haute. Et réclamer sa suppression.

"Je ne vois plus bien à quoi sert". Je pense que dans des temps extrêmement difficiles, où il y a une inflation d'élus, je ne vois pas plus bien à quoi sert aujourd'hui le Sénat", a ainsi déclaré Marine Le Pen jedui matin sur LCI et  Radio Classique. "Il y a des pays qui ont opéré la suppression de leur deuxième chambre, par exemple la Suède. Ces pays considéraient que cette double chambre n'était pas un plus sur le plan démocratique, mais un moins", a-t-elle poursuivi. "Les sénateurs avaient leur justification lorsqu'ils défendaient les petits maires, or les lois sur les communautés de communes forcées, votées également par les sénateurs, retirent (aux maires) quasiment l'intégralité de leurs droits", a argumenté la patronne du FN.

Le "scandale" Dassault. Auparavant, Marine Le Pen avait dénoncé un "scandale" dans  ce rejet par le bureau du Sénat de la demande de levée d'immunité de Serge Dassault, formulée par la justice. "L'ensemble de ces sénateurs préservent deux fois de suite l'immunité de M. Dassault pour des faits que j'appelle de droit commun (...) alors que pour des propos tels que ceux que j'ai tenus sur les prières de rue, ma levée de l'immunité parlementaire a été votée", a déploré l'eurodéputée.

Le Parlement européen a voté début juillet la levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, répondant à une demande de la justice française qui souhaite poursuivre la présidente du FN pour avoir assimilé en 2010 les prières de rue des musulmans à une "occupation". D'après la présidente du FN, l'"immunité parlementaire a été détournée de son sens, elle est là pour protéger les amis et pour tenter de condamner ses adversaires politiques". "Mais à chaque fois que les élus français montrent leur vrai visage, je me réjouis", a-t-elle ajouté.

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