Manuel Valls 1280 2:05
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Le Premier ministre a fustigé, ce dimanche au micro d'Europe 1, les propositions du candidat à l'élection présidentielle en matière de lutte contre le terrorisme.
INTERVIEW

Dans son discours salle Wagram, le chef de l’Etat avait fustigé les propositions de la droite, et en particulier celle de Nicolas Sarkozy, en matière de lutte contre le risque terroriste. La réponse de l’ancien président de la République ne s’est pas fait attendre. Ce dimanche, dans une interview au JDD, Nicolas Sarkozy reproche à François Hollande de ne pas mettre tout en œuvre pour lutter contre le terrorisme, et se prononce pour une adaptation de l’état de droit face à la menace. Il réitère notamment sa proposition de rétention administrative systématique pour les "individus dangereux soupçonnés de liens avec le terrorisme", au nom du principe de précaution.

Mauvaise appréciation de la situation. "Il se trompe Nicolas Sarkozy", a estimé Manuel Valls, invité dimanche du Grand Rendez-vous d'Europe 1. "Il s’est trompé en 2012 sur la lecture de la menace terroriste, quand il avait évoqué les crimes de Merah comme ceux d’un loup solitaire. Il s'est trompé, comme président de la République, sur l’étendue de la menace puisqu'il a affaibli notre sécurité et notre défense en faisant baisser les investissements et les moyens en hommes et en femmes dans nos forces de sécurité intérieures et extérieures", a énuméré le Premier ministre. "Il se trompe sur la méthode en essayant de tordre le cou à l’état de droit face à la menace", ajoute-t-il encore. 

"Il se trompe sur la forme, et en faisant croire aux Français, de manière terrible, que s’il était au pouvoir il n’y aurait plus d’attentat", conclut enfin le Premier ministre au terme de son anaphore.

Le rassemblement. Manuel Valls a également jugé que Nicolas Sarkozy "[était] brutal dans ses propositions et [qu']il divis[ait] les Français". "Diviser les Français, c’est leur faire perdre leur capacité de résistance et de résilience", a martelé le chef du gouvernement au micro d'Europe 1. "Nous devons avoir une certaine hauteur de vue, et moi je souhaite toujours, malgré les polémiques, le rassemblement", a-t-il avancé, présentant "l'unité et le rassemblement des Français" comme l'un des moyens essentiels de lutte face au djihadisme et à la radicalisation.

"Une grande partie de la droite gangrenée par Nicolas Sarkozy". Le Premier ministre a expliqué son obsession à cibler l'ancien chef de l'Etat. "Quelque soit le résultat de la primaire à droite, Nicolas Sarkozy a marqué cette élection et ce choix par ses propositions et son agenda. Une grande partie de la droite est aujourd'hui gangrené par Nicolas Sarkozy et ses propositions, quelque soit le choix des électeurs." Manuel Valls conclut, "moi j'espère que la gauche gouvernera dans les prochaines années. Mais à plusieurs conditions : être consciente des enjeux, se rassembler elle-même et incarner la République laïque."