Macron devant le Congrès : Adrien Quatennens dénonce une "monarchie présidentielle"

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Pour le député Insoumis du Nord, qui boycottera le discours du président devant le Congrès lundi, ce rendez-vous est une énième preuve du mépris d'Emmanuel Macron pour le Parlement.
INTERVIEW

Adrien Quatennens, comme ses 16 autres collègues du groupe France Insoumise à l'Assemblée nationale, n'ira pas écouter le discours d'Emmanuel Macron devant le Parlement réuni en Congrès, lundi prochain. Il s'en est expliqué mercredi matin sur Europe 1. "C'est la cohérence avec ce qu'on a fait la première fois. Et puis cela devient une petite habitude de la part d'Emmanuel Macron, dont l'exercice du pouvoir exacerbe la monarchie présidentielle."

Usage dévoyé. De fait, Emmanuel Macron avait déjà convoqué le Parlement à Versailles il y a un an. Un dispositif prévu dans la Constitution, mais c'est "l'usage" qui en est fait qui agace Adrien Quatennens. "François Hollande l'avait fait, mais à un moment précis", après les attentats de novembre 2015, a-t-il souligné. 

Un "affaiblissement du Parlement". Par ailleurs, le député du Nord dénonce la réforme constitutionnelle du gouvernement. "Elle procède d'un affaiblissement du Parlement, qu'Emmanuel Macron méprise par ailleurs", a-t-il déclaré. Le président "considère que le Parlement est un caillou dans sa chaussure, une perte de temps". À l'inverse, Adrien Quatennens et le groupe Insoumis à l'Assemblée pense que "nous avons besoin d'un Parlement revitalisé". Et qu'une réforme constitutionnelle ne peut se faire qu'en demandant l'avis des citoyens. "Nous pensons que le peuple français ne consentant plus à la règle du jeu, c'est à lui de la redéfinir. Il faut une Assemblée constituante qui implique le peuple dans la redéfinition des institutions."

Contre la réduction du nombre de députés. Autre objet du courroux d'Adrien Quatennens : la diminution prévue du nombre de parlementaires. "Quand vous comparez aux autres pays européens, nous ne sommes pas sur-dotés, y compris en termes de proportion par rapport à la population représentée", a estimé le député du Nord. "Est-ce qu'il y a trop de démocratie ? Je ne le crois pas." Selon lui, une telle mesure ne peut qu'"éloigner les citoyens de leurs représentants".