Loi sur le voile intégral : Valls demande de la fermeté

Manuel Valls demande aux préfets que la loi sur le voile intégral soit "appliquée avec la plus grande vigueur".
Manuel Valls demande aux préfets que la loi sur le voile intégral soit "appliquée avec la plus grande vigueur". © Auteur / Source / Crédit ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Manuel Valls a demandé aux préfets que la loi sur le voile intégral soit "appliquée avec la plus grande vigueur".

Le Premier ministre Manuel Valls a demandé aux préfets que la loi interdisant le port du voile intégral dans les lieux publics soit "appliquée avec la plus grande vigueur et la plus grande rigueur", a-t-il déclaré mercredi sur France 3. "Il faut être extrêmement ferme dans l'application des lois, c'est vrai aussi d'ailleurs dans l'espace public pour celles qui portent le voile intégral. Nous avons demandé, avec Bernard Cazeneuve aux préfets d'appliquer cette loi avec la plus grande vigueur et la plus grande rigueur", a-t-il affirmé.

Passible d'une amende. La loi "interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public" a été promulguée le 11 octobre 2010 par Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Elle punit d'une amende de 150 euros le port du niqab et de la burqa. L'interdiction du voile intégral n'est entrée en vigueur que six mois plus tard, pour "mettre l'accent sur la prévention", selon le ministère de l'Intérieur, auprès d'une population concernée alors estimée à environ 2.000 femmes.

1546 verbalisations. Selon un bilan au 1er septembre dernier communiqué par la Place Beauvau, 1.546 verbalisations ont été établies par les forces de l'ordre, concernant 234 femmes en 2011 - année incomplète -, puis 332 en 2012, 383 en 2013 et 397 l'an dernier. Sur les neuf premiers mois de 2015, 200 contrevenantes ont été verbalisées. Si l'Intérieur souligne que l'interdiction est appliquée sans difficulté majeure, les syndicats de policiers sont généralement plus circonspects sur ces contrôles qui ne constituent pas pour eux une priorité, d'autant qu'ils peuvent provoquer des tensions dans certains quartiers.
En outre, l'amende de 150 euros semble d'autant moins dissuasive qu'un homme d'affaires algérien adepte des coups médiatiques, Rachid Nekkaz, s'est donné pour mission d'en régler l'essentiel. Enfin, des acteurs de terrain et responsables musulmans jugent la mesure peu efficace face à l'islam radical, voire contre-productive quand elle alimente certains "discours victimaires".