Loi Alimentation : "On n'est pas pour un arrêt du glyphosate du jour au lendemain, il faut une transition", lance un agriculteur bio

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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro de Matthieu Noël, Maxime de Rostolan, agriculteur bio près de Tours revient sur le rejet par l'Assemblée nationale de l'inscription de l'interdiction du glyphosate en France d'ici à trois ans, dans le projet de loi Agriculture et Alimentation.
INTERVIEW

"Sur l'aspect de la transition écologique, le projet de loi Agriculture et Alimentation n'a pas du tout été à la hauteur de nos espérances". Invité de Matthieu Noël lundi, Maxime de Rostolan, agriculteur bio près de Tours, fait un point sur la loi Agriculture, à la veille de son vote définitif, alors que l'interdiction du glyphosate n'y sera pas inscrite

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"Ça demande du temps de travailler sans glyphosate". "Evidemment, on est déçu", lâche l'agriculteur au micro d'Europe 1. "Mais on n'est pas du tout pour un arrêt du glyphosate du jour au lendemain : il faut une transition, ça demande du temps de travailler sans glyphosate. Et puis c'est plus compliqué. On a été dopé pendant 40 ans à tous ces produits chimiques, il faut se réinventer. [...] J'ai été dans des fermes belges où ils ne labourent pas, ils sont en bio depuis des années et ça fonctionne", raconte Maxime de Rostolan. "Il faut rallonger les rotations et pourquoi pas passer à une méthode polyculture-élevage, quelque part, ça crée des emplois". 

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Un agriculteur fait plus que produire de la nourriture. Le seul amendement qui trouve grâce aux yeux de l'agriculteur bio, "c'est celui sur le paiement pour les services écosystémiques : l'agriculteur n'est pas là juste pour produire de la nourriture, mais aussi pour capter du carbone, préserver la biodiversité, entretenir notre santé, créer de l'emploi ou encore protéger la qualité de l'eau. Ce sont des services que l'agriculteur rend et qui économisent de l'argent public, contrairement à l’agriculture industrielle qui coûte très cher à la société".