Logements sociaux : Jacques Myard dénonce un "racket" du gouvernement

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L.H. , modifié à
Le député-maire Les Républicains de Maisons-Laffitte est très remonté contre la décision du gouvernement.
INTERVIEW

Sa ville figure sur la liste des 36 communes récalcitrantes à la construction de logements sociaux publiée lundi par le gouvernement. Jacques Myard, député-maire Les Républicains de Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, est en colère. "En réalité, c'est du racket, rien d'autre. On veut faire payer ces villes prétendument riches alors qu'elles ne le sont pas", a-t-il tonné au micro de Jean-Pierre Elkabbach, mardi sur Europe 1. "C'est un plaisir que d'être hors la loi, surtout face à une loi soviétique", a-t-il ironisé.

"Une vision soviétique de la société". "Nous avons effectué 97% de nos obligations dans les dernières périodes triennales, mais à un moment, c'est impossible parce que nous n'avons pas de foncier", a expliqué Jacques Myard, alors que la loi SRU impose aux communes un quota de logements sociaux. "Une vision tout à fait soviétique de la société", a pesté l'élu, dénonçant "de l'égalitarisme soviétique". "La solidarité, elle ne se passe pas comme ça. Il existe des centaines de milliers de logements vacants en province", a-t-il fait remarquer.

Le gouvernement a annoncé lundi que les préfets se substitueraient aux maires pour faire construire des logements sociaux dans les communes récalcitrantes. "C'est totalement anticonstitutionnel", s'est agacé Jacques Myard. "Je lui souhaite bon courage parce qu'on met quatre ans ne serait-ce que pour exproprier des biens délabrés, et jusqu'à nouvel ordre, il y a encore la protection du droit de propriété, que cela plaise ou non à ce gouvernement", a-t-il ajouté.

"Racketter ces affreux bourgeois qui refusent". "Il est évident que nous ne remplirons jamais les 25% car c'est impossible", a assuré Jacques Myard à propos du quota imposé. Sa commune de Maisons-Laffitte paie "un peu plus de 300.000 euros par an" à cause du non-respect de ses obligations, a-t-il indiqué. "On voit très bien que ce que veut faire ce gouvernement, c'est racketter ces affreux bourgeois qui refusent", s'est-il indigné.

 

Hidalgo ? "Je la ferai encadrer par la police municipale..."

Jacques Myard a pris la semaine dernière un arrêté municipal interdisant "sa seigneurie Anne Hidalgo" de séjour à Maisons-Laffitte. Un coup de pub' qui fait suite à l'annonce par la maire de Paris de rendre piétonne une partie de la rive droite de la Seine. "C'était de l'ironie pour sa seigneurie qui est dans son donjon parisien", a expliqué Jacques Myard, assurant que "Mme Hidalgo ne veut pas de banlieusards à Paris". Et si jamais la maire de Paris venait dans sa commune, Jacques Myard lui réserve un traitement tout spécial. "Si elle vient, je la ferai encadrer par la police municipale et nous parlerons", a assuré le maire, qui compte aussi lui montrer "les chevaux et la cavalerie". "Je l'inviterai à venir me voir, mais je ne suis même pas sûr qu'elle sache où est Maisons-Laffitte. Moi, je sais où est Paris, qui est la capitale de la France et qui n'appartient pas qu'aux Parisiens", a également grincé l'élu.

 


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