"Les Républicains" : Juppé réservé, Sarkozy déterminé

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Louis Hausalter avec Jacques Thérence et Arthur Helmbacher
DÉBAT - Le patron de l'UMP a défendu mercredi à Nice son choix pour rebaptiser le parti. Son rival n'est pas emballé, les militants non plus.

Changer le nom de l'UMP pour "Les Républicains", Nicolas Sarkozy y tient. En meeting mercredi à Nice, l'ancien chef de l'Etat a défendu son choix, tout en taclant le PS. "La gauche, ils sont d'abord socialistes, ensuite républicains. Nous, nous sommes d'abord républicains, ensuite gaullistes, libéraux, centristes, radicaux", a martelé Nicolas Sarkozy. Avant d'ironiser : "ce mot 'république', j'ai vu que ça ne plaisait pas à la gauche. Il va peut-être falloir qu'ils s'habituent !"

Les réserves de Juppé. Une forme de réponse à Alain Juppé, à plusieurs centaines de kilomètres de distance. En déplacement à Strasbourg mercredi, le principal rival de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite a émis des réserves sur le nom choisi par l'ancien chef de l'Etat. "Nous n'avons pas vocation à monopoliser le mot de républicains", a-t-il estimé au micro d'Europe 1. "Ça ne va pas être facile de dire : j'appartiens aux Républicains. C'est un concept un peu englobant, il y a beaucoup de républicains partout en France."

Mais Alain Juppé n'est pas dans une opposition frontale. "Il y aura un débat. Je n'en fais pas une querelle en ce qui me concerne", ajoute-t-il. Le maire de Bordeaux a préféré laisser ses troupes monter au créneau. Ses principaux lieutenants dénoncent ainsi depuis plusieurs jours le terme choisi par Nicolas Sarkozy.

"Avoir le courage de s'appeler de droite". Pas emballés non plus, les militants niçois rencontrés par Europe 1 en marge du meeting de Nicolas Sarkozy. Appeler l'UMP "les Républicains", "je n'en vois pas l'utilité. Depuis 40 ans, on a changé de nom tout le temps, ça n'a rien changé", assène Roland. Surtout, pour lui, cette nouvelle appellation ne caractérise pas assez la droite : "on est tous de droite et il faut avoir le courage de s'appeler de droite".

"Les Républicains, c'est vague. Je ne soutiens pas cette nouvelle appellation", renchérit Florian, qui relaie l'argument d'Alain Juppé : "ça risque de dénaturer un bien commun. La République, ça appartient à tous les Français. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y aurait les républicains d'un côté, les non républicains de l'autre ?"

Les militants trouvent malgré tout un avantage au fait de changer de nom : repartir sur de nouvelles bases dans l'espoir d'oublier les divisions internes. Mais même sur sa future appellation, l'UMP ne parvient pas à se mettre d'accord.

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