Espionnage : les présidents français sont-ils assez vigilants ?

© ALAIN JOCARD / AFP
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G.S. avec Didier François , modifié à
NSA - Les chefs d'Etat disposent de téléphones cryptés… mais ils ne les utilisent pas pour les conversations privées. 

Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et même François Hollande… Entre 2006 et 2012, les Etats-Unisauraient placé sur écoutes les téléphones portables des dirigeants français, selon WikiLeaks. Faut-il pour autant s'inquiéter pour la sécurité des communications d'Etat ? Non, car le chef de l'Etat et les ministres ont tous à leur disposition un téléphone crypté, sécurisé.

Les présidents n'aiment pas Thalès. En France il s'appelle le Teorem, commercialisé par Thalès. Un petit appareil qui ressemble à un iPhone noir, en plus épais. Un peu lourd, il est toutefois très peu utilisé pour les communications privées. François Hollande ne s'est jamais séparé de son téléphone personnel, qu'il utilise quotidiennement pour ses conversations avec des amis et des journalistes. Nicolas Sarkozy faisait d'ailleurs la même chose. La pratique n'est d'ailleurs pas uniquement Française : il a fallu attendre des semaines pour que Barack Obama accepte de se débarrasser de son BlackBerry.

Selon les informations d'Europe 1, en France, seule Christine Lagarde, ministre de l'Economie entre 2007 et 2011, se servait quotidiennement du Teorem.

Les conversations stratégiques ultra-sécurisées. Les écoutes de la NSA ont donc porté sur les téléphones privés des chefs de l'Etat, ne captant normalement pas d'informations sensibles. François Hollande comme Nicolas Sarkozy estiment que ce qui relève du privé n'a pas forcement à être protégé. Les conversations stratégiques sont, elles, cryptées par moyens lourds, très protégés, fournis par les aides de camp de l'Elysée, ces militaires qui assurent la permanence des communications du président. Il n'y a donc pas particulièrement à s'inquiéter.

Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, n'en continue pas moins sa croisade pour dénoncer les écoutes généralisées lancées par la NSA et révélées par son site internet.

>> Selon Didier François, "l'espionnage" des téléphones privés est même courant, et seul Wikileaks est surpris par ces écoutes :


"Ces écoutes ne surprennent que Wikileaks !"par Europe1fr