Plus de 653.000 électeurs de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane étaient appelés à voter samedi à l'occasion du second tour de l'élection présidentielle. Le scrutin, comme lors du premier tour, a été avancé d'une journée. Cette mesure est inédite pour une élection présidentielle, décalage horaire oblige : moins 6 heures pour les Antilles par rapport à Paris, moins 5 heures pour la Guyane). Elle permet d'éviter que les électeurs antillais et guyanais, mais et aussi ceux de Saint-Pierre-et-Miquelon, petit archipel proche de Terre-Neuve, au Canada, ne votent alors que les estimations nationales des résultats sont déjà connues. Cela était le cas auparavant pendant trois heures en Guyane et quatre heures aux Antilles lors des scrutins présidentiels organisés le dimanche et contribuait largement à une désaffection de l'électorat, qui se sentait un peu floué. En Polynésie française, avec laquelle le décalage horaire par rapport à Paris est de 12 heures, les résultats du scrutin étaient même connus alors qu'ouvraient les bureaux de vote. Au premier tour, le 22 avril, le déplacement du vote au samedi semble avoir contribué à une forte augmentation de la participation à un scrutin traditionnellement boudé par les électeurs antillais et guyanais. Il y a eu une hausse de 24 points en Martinique (59%), et de dix points en Guyane (58,8%) par rapport au premier tour du 21 avril 2002. Au total, plus de 830.000 électeurs des collectivités d'outre-mer étaient appelés aux urnes samedi, auxquels s'ajoutent les Français vivant dans les pays du continent américain, qui votent dans les ambassades et représentations consulaires.