Les chiffres vertigineux du transfert de Neymar

Neymar 1280
Neymar devrait empocher quelque 30 millions d'euros par an au PSG. © BENJAMIN CREMEL / AFP
  • Copié
R.Da. , modifié à
L'attaquant brésilien a signé pour cinq ans au Paris Saint-Germain qui, en alignant plus de 222 millions d'euros, réalise le plus gros investissement de l'histoire du ballon rond.

L'arrivée de Neymar Jr au Paris Saint-Germain marque une date dans l'histoire du mercato. Le montant de la clause libératoire versée par le PSG pour pouvoir acquérir le joueur ne consacre pas seulement un record historique, il cache toute une série de répercussions financières dont les seules estimations ont de quoi donner le tournis.

222. Les propriétaires du PSG ont dû verser au FC Barcelone 222 millions d'euros, montant de la clause libératoire du joueur brésilien, et ce afin de pouvoir récupérer le joueur avant la fin de son contrat dans le club espagnol, en juin 2021. Un chiffre qui fait de ce transfert le plus coûteux de l'histoire du football, loin du précédent record : les 105 millions versés en 2016 par la Juventus Turin à Manchester United pour le transfert de Paul Pogba.

100. Mais en vérité, ce n'est pas 222 millions d'euros qui ont été déboursés pour le recrutement immédiat de Neymar mais quelque 300 millions. En effet, le versement de la clause libératoire est fiscalement considéré comme une avance sur salaire, imposable à hauteur de 50%. Le simple transfert du joueur devrait permettre à l'État français d'engranger quelque 100 millions d'euros. Enfin, il faut également évoquer les sommes versées aux négociateurs du transfert, et que le journal brésilien Esporte Interativo estime à 36 millions d'euros environ.

80. Neymar pourrait toucher une prime à la signature de 80 millions d'euros, selon Le Figaro. Plus modeste, RTL évoque un chiffre de "seulement" 40 millions d'euros.

30. Neymar pourrait toucher un salaire annuel net de 30 millions d'euros, rapportent plusieurs médias. À titre de comparaison, son ancien collègue du Barça, Lionel Messi, touchera 35 millions d'euros la saison prochaine.

150. Une part de la mirobolante rémunération de l'attaquant brésilien va finir dans les caisses de l'État à travers l'acquittement de cotisations et de l'impôt sur le revenu auquel il sera soumis, comme tout quidam résidant en France. Sur la base d'un salaire annuel net de 30 millions d'euros, soit 45 millions d'euros brut, le fiscaliste du sport Jacques Saurel a calculé pour L'Express que le joueur pourrait rapporter chaque année 30 millions d'euros au Trésor public (15 millions d'euros de charges sociales + 15 millions d'euros d'ISR).

Si Neymar va au terme de son contrat, ce sont 150 millions d'euros qu'aura empochés la France au bout de cinq ans. Une perspective qui n'a pas manqué de donner le sourire à Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics. "Si effectivement Neymar vient dans un club français, alors effectivement le ministre des Comptes publics se réjouit des impôts qu’il va pouvoir payer en France. Il vaut mieux que ce joueur de football paie ses impôts en France plutôt qu’il ne les paie ailleurs", a-t-il relevé sur France Inter.

Neymar devrait néanmoins bénéficier du statut fiscal d'impatrié, mis en place en 2003 pour attirer des professionnels étrangers de très haut niveau, et qui lui permet d'ôter de son revenu imposable une somme équivalente à l'écart moyen qui sépare son salaire de celui des autres joueurs du PSG. L'impatriation lui permettra également d'échapper à l'ISF pendant cinq ans. Petite précision : le club parisien devrait se charger de payer la somme restante des impôts à payer.

50. Nul doute que la gueule d'ange de l'attaquant et ses exploits sportifs vont booster les ventes de produits dérivées. Le PSG écoule chaque année environ 700.000 maillots, vendus 140 euros l'unité (avec le numéro et le floquage). Avec Neymar, qui portera le numéro 10, les ventes pourraient dépasser le million, estime Virgile Caillet, expert en marketing sportif, dans les colonnes de L'Équipe. Les bénéfices générés sont difficiles à estimer. "Une augmentation de 50 millions d'euros environ par an", avance de son côté Vincent Chaudel, autre expert en marketing sportif, auprès du Figaro. Là encore, Bercy devrait toucher sa part à travers la TVA et l'impôt sur les bénéfices des sociétés.