Lebranchu conseille à Macron de "parler le moins possible"

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G.S. , modifié à
La ministre de la Fonction publique, invitée lundi d'Europe 1, est revenue sur les propos d'Emmanuel Macron sur le statut des fonctionnaires. 
INTERVIEW

"Il n'y a pas un problème Macron. J'ai simplement dit à Emmanuel Macron : 'un ministre n'est pas libre de ses propos'. Dans ce cas là par exemple, il s’agissait de parler des cadres. Mais la phrase a été comprise pour l'ensemble de la fonction publique". Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, invitée lundi d'Europe 1, est revenue sur les propos d'Emmanuel Macron, qui a qualifié le statut de fonctionnaire de "plus justifiable". 

"On va progressivement entrer dans une zone - on y est déjà d'ailleurs - où la justification d'avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable", avait déclaré le ministre de l'Economie vendredi matin, en "off" (lorsque des propos n'ont pas vocation à être relayés dans les médias), dans un débat public au think tank "En temps réel", un centre de réflexion de centre gauche.

"C'est la solidité de la nation". "Un ministre n'est pas libre de ses propos. Il faut être extrêmement prudent, parler le moins possible et ne pas oublier qu'y compris dans un petit groupe de réflexion, il y a toujours quelqu'un pour reprendre une phrase que vous avez jetée", a commenté la ministre. Et d'enchaîner : "je pense profondément que le statut de la fonction publique représente la solidité de la fonction publique, mais aussi la solidité de la nation". Selon Marylise Lebranchu, "l'emploi à vie" ne doit pas être remis en cause "si l'on veut des fonctionnaires capables de bouger, de changer de mission, d'évoluer". "Ce statut contient des droits et des obligations", insiste la ministre.

"Le risque est de mettre le feu". "Je ne veux pas taper sur un collègue du gouvernent. Simplement, le risque est de mettre un peu le feu partout, et en particulier chez les syndicats", conclut-Marylise Lebranchu, reconnaissant tout de même en Emmanuel Macron "un bon ministre de l'Economie". "Maintenant, c'est à moi de gérer auprès des syndicats, et ne vous inquiétez pas, je vais le faire".  Emmanuel Macron avait provoqué l'émoi, voire la colère, à gauche et chez les syndicats de fonctionnaires pour avoir parlé vendredi d'un statut des fonctionnaires "plus adéquat" ni "justifiable". Une nouvelle sortie, après sa critique récente des 35 heures, qui lui avait valu un recadrage immédiat du président François Hollande, "attaché" audit statut, et de Manuel Valls, tout aussi "attaché"

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