Le Venezuela n'est pas une "dictature", selon La France insoumise

© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
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avec Reuters
Pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, médias et opposition tentent de déstabiliser le gouvernement vénézuélien. Au total, plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations antigouvernementales.

Les députés de La France insoumise, jusqu'ici discrets sur les violences qui ont fait 120 morts au Venezuela dans des affrontements avec la police, ont estimé mercredi que le régime de Nicolas Maduro n'était pas une dictature.

Des "pousse-à-l'affront des deux côtés". "Ce n'est pas une dictature, on peut juger de la manière dont se fait la répression, on peut juger de la manière dont il (le président Nicolas Maduro, ndlr) essaye de sortir de l'ornière, mais je pense qu'il y a des pousse-à-l'affrontement des deux côtés", a déclaré Eric Coquerel sur CNews. Il estime par ailleurs que la solution choisie par Nicolas Maduro de créer une assemblée constituante est "une bonne idée (…), la seule solution si on veut éviter la guerre civile". Le Venezuela, plongé dans une grave crise économique, est ébranlé depuis début avril par un large mouvement de contestation du pouvoir socialiste en place. Une dizaine de personnes, au moins, ont été tuées dimanche dans des heurts qui ont opposé la police à des adversaires du président Nicolas Maduro. Les manifestants souhaitaient empêcher la tenue de l'élection d'une Assemblée constituante qui devrait octroyer des pouvoirs élargis au gouvernement.

"Une désinformation totale". Le député de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, a abondé dans le même sens qu'Eric Coquerel sur RFI. "Quand on voit de France, on a parfois une désinformation totale. On a l'impression que tout un peuple est dressé contre le gouvernement. C'est plus compliqué que ça", a-t-il dit. "Je ne lâcherai pas sur le fait qu'on a une opposition, depuis le début, depuis Hugo Chavez, qui fait le choix du coup de force. Il y a des manifestants armés qui tiraient sur les forces de l'ordre et il y a aussi des forces de l'ordre qui ont réprimé", a ajouté Alexis Corbière.

Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, qui avait affiché son soutien au président en place, est resté silencieux sur le sujet depuis le début des affrontements. Il n'a jamais caché que l'ancien président du Venezuela, Hugo Chavez, était pour lui une source d'inspiration, notamment en ce qui concerne le concept d'assemblée constituante et de révolution par les urnes.