Le Sénat adopte le budget 2016 après l'avoir profondément remanié

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avec AFP , modifié à
Le budget 2016 a été adopté mardi par le Sénat, par 182 voix contre 157, après l'avoir profondément modifié contre l'avis du gouvernement.

Le Sénat, à majorité de droite, a adopté mardi le budget 2016 par 182 voix contre 157, après l'avoir profondément modifié contre l'avis du gouvernement.

Le texte doit à présent faire l'objet d'une commission mixte paritaire, 7 députés et 7 sénateurs, chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, probable, c'est l'Assemblée nationale, où la gauche est majoritaire, qui aura le dernier mot.

Le budget "post-attentats" adopté. Le Sénat a notamment adopté à l'unanimité les amendements du gouvernement déposés par ce dernier après les attentats du 13 novembre pour augmenter les moyens des mission sécurité, défense, justice et douane. Mais, a dit le rapporteur général Albéric de Montgolfier, "nous ne voyons aucune contradiction entre pacte de sécurité et pacte de stabilité. Car la maîtrise de la dette est un des éléments de notre souveraineté".

Le Sénat et le gouvernement en opposition. "Pour que la croissance redémarre maintenant, pour que le déficit baisse comme la dette, il faut accélérer les réformes", a plaidé Albéric de Montgolfier avant d'énumérer les changements apportés par sa majorité: allégement des prélèvements obligatoires de 1,75 milliard d'euros; réduction de l'impôt sur le revenu pour 5 millions de contribuables ; prolongation du suramortissement Macron pour les entreprises; suppression de diverses taxes pour les agriculteurs. Mais pour le secrétaire d'État au budget Christian Eckert, les mesures proposées par le Sénat entraînent une dégradation des comptes de 4 milliards dans la partie recettes du budget, et une amélioration de 4 milliards dans la partie dépenses.

Pour la présidente de la commission des finances Michèle André (PS), "les économies de la majorité sénatoriale ne sont ni réalistes ni souhaitables". "La majorité sénatoriale, coupe budgétaire après coupe budgétaire, est incapable d'assumer les conséquences", a ajouté son collègue Maurice Vincent (PS).