Le Pen : "gagner un département sera très difficile"

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Louis Hausalter , modifié à
INTERVIEW E1 - La présidente du Front national était l'invitée de Thomas Sotto, vendredi sur Europe 1.

A quelques jours du premier tour des départementales, "nous ne faisons pas de pronostics", a affirmé Marine Le Pen, invitée vendredi de Thomas Sotto sur Europe 1. "Gagner un département sera très difficile", a estimé la présidente du Front national. Mais si cela se produit, "ce serait extraordinaire et ce serait surtout une très grande chance de voir ce que nous sommes capables de faire dans le cadre de la gestion d'un département", a-t-elle ajouté. L'occasion de dénoncer au passage "les longues heures de diffamation, d'accusations sans fondement qui ont été prononcées contre le Front national", épinglé à plusieurs reprises pour la gestion de certaines municipalités.

"En total désaccord" avec les candidats qui dérapent. Plusieurs dérives racistes, xénophobes ou antisémites de plusieurs candidats du Front national ont fait polémique ces dernières semaines. Invitée vendredi de Thomas Sotto sur Europe 1, Marine Le Pen a affirmé qu'elle était "en total désaccord avec ces gens-là". "Je les suspends, je les convoque systématiquement devant la commission de discipline et ils sont en règle générale exclus du Front national", a expliqué la présidente du FN, qui indique toutefois : "nous ne pouvons pas exclure quelqu'un sans l'avoir entendu".

>> "Je serai d'une fermeté totale" :

"Ils ne seront pas élus Front national". Le problème, c'est qu'il est impossible de retirer ces personnes des listes de candidature. "Nous ne pouvons pas aller retirer les bulletins de vote qui sont déjà dans les préfectures, sauf à nous rendre coupables d'un délit", a expliqué Marine Le Pen. Et s'ils sont élus conseillers départementaux le 29 mars ? "Ils ne seront évidemment pas élus Front national, ils ne participeront pas aux groupes Front national dans les assemblées départementales", a assuré l'eurodéputée.

"Je serai d'une fermeté totale, comme je l'ai été depuis que j'ai accédé à la présidence du Front national", a martelé Marine Le Pen. "J'aimerais que les dirigeants de l'UMP et du Parti socialiste puissent en dire autant, car j'ai vu beaucoup d'élus mis en cause pour des faits très graves", a-t-elle ajouté, mentionnant notamment le nom de Jean-Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-du-Rhône et dissident socialiste. "Je considère que le Front national a un comportement irréprochable. Il serait peut-être bon qu'on réclame à l'UMP et au Parti socialiste de faire de même", a insisté la présidente du FN.

"Pas choquée" par le vote obligatoire. Interrogée sur une proposition de loi de François de Rugy destinée à instaurer le vote obligatoire, Marine Le Pen a fait part de son approbation. "Je ne suis pas choquée par cette proposition", a-t-elle répondu. "Je pense qu'il est fondamental que chaque Français soit conscient que le vote détermine leur quotidien, leur avenir. Ça ne les oblige pas à voter pour les uns ou les autres, ils peuvent parfaitement voter blanc".

>> L'intégralité de l'interview :

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