Le papier à lire pour tout comprendre de l’affaire Pénicaud

© ALAIN JOCARD / AFP
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Marguerite Lefebvre et B.B
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X des chefs de favoritisme et recel de favoritisme.

Tant qu'elle n'est pas mise en examen, Muriel Pénicaud n'a aucune raison de quitter son poste de ministre. Voilà la règle rappelée cette semaine par Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Mais cette semaine encore, les charges se sont accumulées pour la ministre du Travail qui se trouve dans une position de plus en plus gênante. En cause, son comportement lorsqu'elle était directrice générale de Business France.

Aucun devis, aucun bon de commande n'a été retrouvé. En janvier 2016, Muriel Pénicaud dirige l'agence Business France. C'est son organisme qui est chargé d'organiser, pour la venue du ministre Macron, une soirée à Las Vegas. Les délais sont courts, les invités nombreux. Chez Business France, on fait vite, quitte à faire flamber le budget : 380.000 euros, c'est le coût total de cette soirée. Problème : aucun devis, aucun bon de commande n'a jusqu'à ce jour été retrouvé. Pire encore, il n'y aurait pas eu d'appel d'offres pour mettre en concurrence des prestataires.

Cette gestion chaotique, Muriel Pénicaud en était informée, du moins si l'on en croit les mails internes que s'est procurés le JDD. Plusieurs de ses collaborateurs auraient demandé à l'actuelle ministre du Travail de régulariser la situation. En vain. Muriel Pénicaud est même soupçonnée d'avoir dissimulé une partie de cette affaire à sa hiérarchie.

Vendredi, une information judiciaire a été ouverte. Des juges vont d'instruction vont être saisis pour déterminer les responsabilités, dans ce qui apparaît clairement comme un délit de favoritisme. Muriel Pénicaud, elle, a réagi en fin de semaine dans un communiqué laconique : "je n'ai rien à me reprocher".