Le FN doit rembourser 300.000 euros au Parlement européen avant minuit

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Maxence Lambrecq, édité par R.Da.
Bruxelles accuse Marine Le Pen d'avoir indûment rémunéré sa chef de cabinet avec de l'argent public.

En marge du Penelope Gate, qui fait planer des soupçons d’emplois fictifs sur François Fillon, le Front national est également rattrapé par la justice. Marine Le Pen est dans le viseur du Parlement européen qui lui reproche d’avoir fait payer à Bruxelles son ex-belle-sœur comme assistante, alors que celle-ci travaillait surtout au siège du parti. Le FN a jusqu’à mardi, minuit, pour rembourser à l’UE près de 300.000 euros.

Marine Le Pen dénonce une attaque politique. L’office européen de lutte anti-fraude (OLAF) estime que Marine Le Pen a profité du système, en rémunérant sa chef de cabinet, basée à Nanterre, avec de l’argent public. La candidate à l’élection présidentielle y voit une attaque politique. "L’argumentation extraordinaire de l’OLAF c’est : ‘elle devait travailler à Bruxelles. Elle n’y était pas assez'. Vous décrétez ça sur la base de quels éléments ? Rien !", tempête la responsable frontiste.

La fille de Jean-Marie Le Pen se refuse à verser le moindre centime au Parlement. Elle veut continuer à se battre jusqu’au bout, assure l'un de ses proches. À partir de mercredi, la patronne du FN devrait néanmoins se voir ponctionner la moitié de son indemnité parlementaire, exactement comme son père empêtré dans une affaire similaire.

Travail dissimulé et escroquerie en bande organisée. Marine Le Pen pourrait également être rattrapée par la justice française dans cette affaire, le parquet de Paris ayant ouvert la semaine dernière une information judiciaire pour travail dissimulé et escroquerie en bande organisée. "Ça nous apprendra à publier notre organigramme", s’amuse un cadre frontiste. C’est en effet la publication de ce document, en 2014, qui est à l’origine de l’enquête, ce qui explique que l’organigramme de campagne n’a toujours pas été publié.