L'ancien ministre communiste Jack Ralite est mort à 89 ans

Jack Ralite est mort à l'âge de 89 ans.
Jack Ralite est mort à l'âge de 89 ans. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
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avec AFP , modifié à
Ministre de la Santé puis de l'Emploi de 1981 à 1983, puis maire d'Aubervilliers de 1984 à 2003, Jack Ralite avait également œuvré en faveur de l'exception culturelle française.

L'ancien ministre communiste Jack Ralite est décédé à l'âge de 89 ans, a annoncé dimanche Meriem Derkaoui, maire de la ville d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, qu'il avait dirigée de 1984 à 2003. "C'est avec une grande tristesse et une profonde émotion que nous apprenons le décès à l'âge de 89 ans de Jack Ralite ce dimanche 12 novembre. Son état de faiblesse avait conduit à son hospitalisation il y a deux semaines", écrit la maire sur le site Internet de la ville. Jack Ralite fut notamment l'un des ministres communistes du gouvernement de Pierre Mauroy de 1981 à 1984, d'abord en charge de la Santé pendant deux ans puis de l'Emploi.

Journaliste engagé. Né le 14 mai 1928 à Chalons-sur-Marne, dans la Marne, Jack Ralite avait adhéré au PCF en 1947. Journaliste au quotidien communiste L'Humanité puis à L'Humanité-Dimanche, cet autodidacte passionné de culture est élu pour la première fois au conseil municipal d'Aubervilliers en 1959. Il devient ensuite premier adjoint au maire puis, en 1984, maire de ce fief communiste. En novembre 2002, il avait annoncé qu'il abandonnerait son mandat au printemps 2003 pour laisser la place à un maire plus jeune, restant alors conseiller municipal jusqu'en 2008.

Ministre et élu local. Député de Seine-Saint-Denis de 1973 à 1981, Jack Ralite avait démissionné de son mandat parlementaire en juillet 1981 pour entrer dans les gouvernements Mauroy comme ministre de la Santé (1981-1983) puis comme ministre délégué chargé de l'Emploi (1983-1984). Depuis 1995 et jusqu'en 2011, Jack Ralite, conseiller régional d'Île-de-France de 1986 à 1992, avait été sénateur de Seine-Saint-Denis. Jack Ralite, spécialiste des questions culturelles au PCF, a été membre du comité central, puis national de 1979 à 2000. Il était l'un des chefs de file des "refondateurs", partisans d'une profonde mutation du PCF.

Ce passionné de culture, notamment de théâtre, a été administrateur du Théâtre national de la colline (TNC). Il a été également administrateur de l'établissement public de la Cité de la Musique (1996-2006). Jack Ralite était aussi membre du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, du Conseil national de l'innovation pour la réussite scolaire, et du conseil politique de la fondation Agir contre l'exclusion, lancée par l'ancienne ministre socialiste Martine Aubry. Fait assez rare, il a refusé cinq fois la Légion d'honneur.

Réactions attristées. L'annonce de la mort de Jack Ralite a provoqué une vive émotion chez ses camarades et amis du PCF, notamment la sénatrice CRC de Seine-Saint-Denis Eliane Assassi. "Triste journée, Jack Ralite, mon ami, mon camarade , ce grand et beau monsieur est décédé aujourd'hui…", a-t-elle réagi sur Twitter. "Tristesse et émotion à l'annonce du décès de Jack Ralite. Il était passionnément engagé pour la culture, exigeante et populaire. Attaché à la Gauche rassemblée, il défendait la banlieue avec sensibilité", a réagi de son côté Stéphane Troussel, président socialiste du département de la Seine-Saint-Denis. A Aubervilliers, dès ce dimanche, "les drapeaux seront mis en berne et un hommage lui sera rendu dans les prochains jours", a précisé Meriem Derkaoui.