L'affaire Benalla agite l'Assemblée nationale

"Qu'est-ce qui a justifié que sa hiérarchie, au premier rang le président de la République, a décidé de cacher cette affaire à la justice ?", a demandé le patron des LR Christian Jacob.
"Qu'est-ce qui a justifié que sa hiérarchie, au premier rang le président de la République, a décidé de cacher cette affaire à la justice ?", a demandé le patron des LR Christian Jacob. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Après une première interpellation de la ministre de la Justice Nicole Belloubet dans la matinée, des députés de plusieurs bords sont montés au créneau à la reprise des débats dans l'après-midi.

L'affaire Alexandre Benalla, un collaborateur de l'Elysée montré frappant un manifestant dans une vidéo tournée le 1er mai, agitait jeudi l'Assemblée nationale, en plein examen du projet de révision constitutionnelle. Après une première interpellation de la ministre de la Justice Nicole Belloubet dans la matinée, des députés de plusieurs bords sont montés au créneau à la reprise des débats dans l'après-midi, enchaînant les "rappels au règlement".

"Il faut que la lumière soit faite". "Qu'est-ce qui a justifié que sa hiérarchie, au premier rang le président de la République, a décidé de cacher cette affaire à la justice ?", a demandé le patron des LR Christian Jacob. "Ou alors un procureur a été informé, mais on ne le sait pas", a-t-il ajouté, plaidant qu'"il faut absolument que la lumière soit faite". Selon lui, "il faudra (..) que le président de la République s'explique".

"Un scandale d'Etat". Pour Eric Coquerel (LFI), "au moins deux personnes connaissaient l'affaire, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron et Emmanuel Macron", et s'ils n'ont pas dénoncé les faits auprès de la justice, cela "paraît une infraction à la loi des plus hautes autorités de l'Etat". "Ne laissez pas cette affaire pourrir", a lancé Jean-Luc Mélenchon. "On est dans un véritable scandale d'Etat", a dénoncé Sébastien Jumel (PCF).

Parmi d'autres socialistes, Luc Carvounas a affirmé : "nos compatriotes veulent des réponses", jugeant que "les réponses apportées par l'Elysée se contredisent". "Le ministre de l'Intérieur doit venir devant la représentation nationale", a-t-il réclamé après d'autres.

 

Il "n'a rien à faire à l'Elysée". Coprésident des députés UDI-Agir-Indépendants, Jean-Christophe Lagarde a jugé qu'Alexandre Benalla "n'a rien à faire à l'Elysée" et qu'"un véritable Parlement a la possibilité de convoquer un ministre", mais "tant que nous n'aurons pas de Parlement qui équilibre les pouvoirs de l'exécutif, ce genre de choses peut se produire".

La ministre a répondu qu'elle ne "souhait(ait) absolument pas commenter davantage une affaire dont le parquet s'est saisi". "S'il en était autrement, vous me le reprocheriez", a-t-elle noté.
"La République exemplaire en prend un coup" et "la sérénité ne peut être au rendez-vous" pour les débats sur le projet de loi constitutionnelle, a glissé Patrick Hetzel (LR) entre deux suspensions de séance.