La suspension du congrès du FN confirmée en appel

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Pour Jean-Marie Le Pen, c’est une troisième victoire judiciaire face au parti qu'il a cofondé.

Et ça fait 3-0 pour Jean-Marie Le Pen ! Marine Le Pen comptait sur une consultation à distance des adhérents du Front national pour supprimer le poste de président d'honneur du parti et ainsi écarter définitivement son père. Sauf qu’à la suite d'un recours de Jean-Marie Le Pen, le juge des référés du tribunal de Nanterre avait suspendu début juillet ce vote par courrier, estimant qu'un congrès devait se tenir physiquement. Mardi, la cour d'appel de Versailles a confirmé cette décision. "Le FN devrait maintenant tirer les leçons de ce qui lui arrive. Il faut qu'ils arrêtent cette guerre", a réagi l'avocat de Jean-Marie Le Pen, Me Frédéric Joachim. Début juillet, la justice avait également annulé la suspension de Jean-Marie Le Pen en tant qu'adhérent.

Il faudra un congrès physique. Dans son arrêt, la cour "confirme en toutes ses dispositions" la décision rendue le 8 juillet par les juges des référés du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine), qui avaient suspendu cette consultation des adhérents, organisée jusqu'au 10 juillet par voie postale, "jusqu'à organisation d'une assemblée générale extraordinaire conforme aux statuts actuellement applicables". "Ce résultat n’est pas vraiment surprenant car c’est assez rare d’avoir des décisions contraires en appel", estime Marion Maréchal-Le Pen dans un entretien à paraître mercredi dans Le Parisien.

Un coup dur pour Marine Le Pen. Une décision de justice qui va faire grincer des dents à la direction du FN. Marine Le Pen avait estimé, après la première annonce de suspension, que "la justice semble dépenser beaucoup d’énergie à conserver à Jean-Marie Le Pen sa capacité de nuire au Front National, faisant fi du comportement et des propos tenus par ce dernier". Avant de dénoncer "une ingérence empêchant le fonctionnement normal d’un parti politique, mais aussi une grave entrave à la démocratie la plus élémentaire".

Les votes seront dépouillés. Mardi, dans un communiqué envoyé aux rédactions, la présidente du FN est restée sur la même ligne, estimant une nouvelle fois que "le Front National ne sera pas complice de cette volonté de Jean-Marie Le Pen de bâillonner ses adhérents avec le soutien de la justice, qui s'immisce de manière très contestable dans l'administration et dans le choix de la ligne politique d'un parti." Et Marine Le Pen d'annoncer que son parti "dépouillera et rendra publics demain les 30 000 votes de la consultation, qui malgré la suspension de ses effets juridiques a une incontestable autorité politique."

Contacté par le Lab d'Europe 1, Bruno Gollnisch, l'un des plus proches soutiens de Jean-Marie Le Pen, se réjouit de cette "troisième décision de justice qui infirme l'opération de la présidente du Front national". Et ajoute : "il serait maintenant bon que tout le monde se mette autour d'une table et discute. Je préférerais qu'on enterre cette affaire et que Jean-Marie Le Pen reste président d'honneur. Cela n'a jamais empêché la direction du FN d'avancer." Le FN a encore la possibilité de se pourvoir en cassation. Un quatrième round à venir ?