La rentrée scolaire retardée à La Réunion faute d’emplois aidés

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Les écoliers de La Réunion devront patienter cinq jours de plus avant de retrouver les salles de classe. © RICHARD BOUHET / AFP
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Théophile Cossa, édité par R.Da.
Le ministre de l'Education nationale va s'entretenir avec l'association des maires locaux, dont la plupart sont pris de court par la large réduction du nombre de contrats aidés, permettant le recrutement de personnel parascolaire.

La rentrée s’annonce difficile pour Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l’Education nationale est en déplacement jeudi sur l’île La Réunion. Une rencontre avec l’association des maires locaux est notamment inscrite à son agenda. Plusieurs élus décidé mercredi dans 18 des 24 communes de l’île de reporter de cinq jours la rentrée scolaire pour les élèves de maternelles et de primaires, alors que celle-ci était initialement prévue pour vendredi. En cause : la réduction des contrats aidés, jugés trop coûteux par le gouvernement, annoncée le 9 août dernier.

Près de la moitié des contrats supprimés. Les maires de La Réunion comptaient encore cette année sur ces emplois aidés pour assurer sereinement la rentrée scolaire. Mais la semaine dernière, c’est la douche froide : sur les 3.300 contrats demandés pour les écoles du département, seulement 1.800 sont accordés.

Les municipalités prises de court. Pour Stéphane Fouassin, président de l’association des maires de La Réunion, le gouvernement n’a tout simplement pas été à la hauteur : "Je pense que c'est une inconscience gouvernementale. On ne ne peut pas avertir les maires, à une semaine de la rentrée, que ces contrats vont disparaître", dénonce-t-il au micro d'Europe 1. "Il aurait fallu nous avertir beaucoup plus tôt. Il aurait été plus sage de repousser la rentrée pour ne pas mettre les enfants en danger", souligne-t-il encore.

Un risque à l'échelle nationale. "En danger", parce que les contrats aidés concernent les chauffeurs de bus chargés du ramassage scolaire, mais aussi les personnels de cantine ou de surveillance. La préfecture a bien décidé le 11 août de débloquer en urgence 1.000 contrats de plus, mais il est impossible pour Pôle Emploi d’effectuer en si peu de temps autant de recrutements. Pas question alors pour les maires de l’île de précipiter la rentrée sans les effectifs au complet : la date est reportée à mardi prochain. Un premier couac donc, qui pourrait bien se transposer dans quelques jours à l’échelle nationale, d’après les associations de parents d’élèves.