A l'UMP, Lavrilleux arrose Fillon et Juppé

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avec Mickaël Frison , modifié à
INTERVIEW E1 – L'ex-directeur adjoint de la campagne de Sarkozy voit dans son exclusion de l'UMP le signe de "petits caprices".

"C'est quelque chose d'assez burlesque : on a exclu quelqu'un qui n'est plus membre de l'UMP". Invité jeudi matin d'Europe1, Jérôme Lavrilleux est revenu sur son exclusion de l'UMP, mardi dernier, alors qu'il n'était déjà plus au parti. "Michèle Alliot-Marie l'a bien résumé en refusant de se prêter à cette mascarade, en précisant que c'était une première : on exclut quelqu'un qui n'est plus membre de l'UMP. Ça me rend triste pour une famille politique à laquelle j'ai appartenu pendant 25 ans".

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En mai dernier, l'ancien directeur adjoint de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy avait reconnu le dérapage des comptes de campagne de l'ancien président, les larmes aux yeux. Mais il refuse aujourd'hui de dire qu'il y  a eu enrichissement personnel de sa part ou de celle de Jean-François Copé, l'ancien président de l'UMP. Jérôme Lavrilleux dénonce sur Europe1 des "petites vengeances politiques". Et il n'épargne ni François Fillon, ni Alain Juppé.

L'interview de Jérôme Lavrilleux sur Europe 1 :

Jérôme Lavrilleux : "Des accusations professées...par Europe1fr

Fillon, son entourage "et les petites rancœurs". "Je suis désolé que des personnes oublient l'essentiel et en arrivent à certaines extrémités pour satisfaire des petites rancœurs, des petits caprices de certaines personnes qui n'ont pas accepté leur défaite aux élections internes de novembre 2012. Essentiellement François Fillon et son entourage...", accuse Jérôme Lavrilleux, pour qui l'ancien Premier ministre semble derrière sa mise à l'écart. "J'ai vu dans l'Opinion un proche de François Fillon dire qu'il quitterait l'UMP si Jérôme Lavrilleux n'était pas exclu, je pense qu'il a fallu lui donner satisfaction".

Juppé aurait du avoir "un comportement tout autre". Jérôme Lavrilleux se montre également cinglant Alain Juppé, mêlé lui aussi dans des affaires judiciaires par le passé, mais qui occupe aujourd'hui une place de premier plan au sein de l'UMP. "Je remarque juste que, pour un parti politique, qui essaie de défendre une certaine vision de la société, on réserve un traitement particulier aux uns et aux autres selon que vous êtes puissant ou selon que vous ne soyez pas aussi puissant qu'un ancien Premier ministre. Je remarque qu'Alain Juppé a été condamné de manière définitive sur des affaires liées au financement de parti politique ! Il a attendu d'être condamné définitivement pour quitter la présidence de l'UMP : jamais aucune mesure d'exclusion n'a été prononcée à son encontre", martèle Jérôme Lavrilleux.

"Je peux vous promettre que je ne voterai pas pour Alain Juppé compte tenu de son comportement... Je pense qu'il faut avoir une certaine ligne directrice. Il a payé pour sa condamnation mais je pense qu'on ne peut pas tout oublier dans la vie, et qu'il aurait dû avoir un comportement tout à fait autre", poursuit le désormais ancien membre de l'UMP, qui soutient désormais Nicolas Sarkozy dans la course à la présidentielle de 2017.

"On me reproche la vérité". L'ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy assure, pour sa part, continuer de pouvoir "se regarder dans la glace". "J'ai cru comprendre, en écoutant M. Chatel (secrétaire général de l'UMP ndlr), qu'il me reprochait d'avoir dit la vérité. Si c'est le reproche qu'on peut me faire, ça me permet de me regarder dans la glace. Je pense que ce n'est pas le cas de tout le monde", conclut-il froidement.