Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, était invité du Club de la presse d'Europe 1. 2:41
  • Copié
, modifié à
Pour le président de l'Observatoire de la laïcité, invité jeudi sur Europe 1, "il n’y a pas 36 laïcités. Il y a celle de 1905."
INTERVIEW

Existe-t-il deux laïcités en France. Une laïcité tolérante et une autre exigeante ? Mi-janvier, Manuel Valls devant le Conseil représentatif des institutions juives de France a reproché à l’Observatoire de la laïcité d’être une institution trop accommodante. Pour le président de l'Observatoire de la laïcité et ancien ministre PS Jean-Louis Bianco, "il n’y a pas 36 laïcités. Il y a la laïcité de 1905. Il faut regarder ce que dit la loi, ce qu’elle permet, ce qu’elle interdit. Il faut la réaffirmer, la ré-appliquer, avec fermeté." Au sujet du débat houleux qu'il a eu avec Manuel Valls, Jean-Louis Bianco assure qu'il est clos : "J'ai rencontré Manuel Valls la semaine dernière. Je n’ai pas constaté de divergences."

"Sanctionner les pressions". "La laïcité est un principe fort, ajoute Jean-Louis Bianco, qui reconnaît toutefois qu'il y a "des pressions, des attaques". "Si un homme refuse de s’asseoir sur le siège d'un bus où se trouvait avant une femme, on doit dire non. Si on refuse de serrer la main d’une femme, il y a des sanctions disciplinaires... Il faut repérer et sanctionner les pressions. Il n’y a pas une laïcité avant et une après l’islam. Ce sont des principes qui sont au cœur de la République et qui ne changent pas." "Notre travail principal à l'observatoire, c'est de faire des guides, en disant voila le droit, voila la jurisprudence, voila comment faire face à ces difficultés". "On a le droit au blasphème. On a le droit de pratiquer une religion et on a le droit de critiquer une religion y compris l'islam", a ajouté le président de l'Observatoire de la laïcité.

Entendu sur europe1 :
On a le droit au blasphème. On a le droit de pratiquer une religion et on a le droit de critiquer une religion y compris l'islam

L'université. L'observatoire de la laïcité a été vivement critiqué pour son rapport sur la laïcité à l'université. "A l'université, le problème n'est pas l’apparence mais le comportement. Le problème n'est pas le foulard, porté par des majeurs, dans un monde ouvert". "Plus généralement, on a trop tardé à répondre à ce problème du foulard. Il y a une commission qui a fait un énorme travail et il y a une loi de 2004 qui proscrit les signes religieux à l'école. Depuis cette loi, il y a très peu de problèmes".

Des cas concrets. D'autres cas concrets posent la question de la laïcité. Parmi ceux là, l'autorisation ou non d'installer des crèches dans les mairies. "C'est un débat qui est secondaire. Cela ne va pas mettre en péril la laïcité. On a des traditions qui font que les crèches de Noël sont un phénomène culturel. Faisons preuve d’un peu de bon sens et de tolérance. C'est cohérent, il y a une différence fondamentale entre ce qui est cultuel et ce qui est culturel". Et les horaires séparés dans les piscines ? Doit-on les refuser ? "C'est la position de l'Observatoire de la laïcité", a acquiescé Jean-Louis Bianco.