Isabelle Attard a profité de la présence de Jean-Michel Baylet dans l'hémicycle pour l'interpeller.
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T.M. , modifié à
Mardi, en plein hémicycle, la députée Isabelle Attard a accusé Jean-Michel Baylet de violences envers une ex-collaboratrice. Elle s'explique sur Europe 1.
INTERVIEW

Ses accusations ont créé la stupeur, mardi, à l’Assemblée nationale. En plein débat sur le projet de loi montagne, la députée non inscrite - anciennement écologiste - Isabelle Attard a accusé Jean-Michel Baylet de "violences" passées envers une collaboratrice. "Le 11 février 2002, vous étiez encore sénateur du Tarn-et-Garonne lorsque votre collaboratrice parlementaire a porté plainte contre vous à la gendarmerie de Toulouse", a lancé l'élue du Calvados, qui a porté plainte en juin pour harcèlement contre le député écologiste Denis Baupin, au ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales. Et la députée d'ajouter : cette collaboratrice a déclaré avoir été "frappée au visage, à plusieurs reprises" et "vous avez enfermé votre collaboratrice chez vous", puis "chassé", la laissant dans la rue "entièrement dévêtue et pieds nus".

"Le seul moment pour moi de l'interpeller". "Depuis le mois de mai, je suis non-inscrite, puisque le groupe écologiste n’existe plus. Je n’ai plus l’opportunité, donc, jusqu’à la fin du mandat, de poser des questions lors des questions au gouvernement et Jean-Michel Baylet était devant nous pour la première fois pour défendre son projet de loi. C’était donc le seul moment pour moi de l’interpeller", justifie aujourd'hui Isabelle Attard sur Europe 1.

Il y a un manque de cohérence absolu entre l’exigence du président de la République et la nomination de Jean-Michel Baylet.

"Je lui reproche d'être encore ministre". "Je lui reproche d’être encore ministre, d’avoir insisté pour être nommé ministre par François Hollande, qui lui a insisté récemment sur la volonté d’un État exemplaire et qui, dès le 8 mars dernier, avait mis la lutte contre les violences faites aux femmes en priorité. Il a même dit que c’était une 'exigence'", rappelle la députée. "Quand on a un ministre qui s’est rendu coupable d’une agression sur sa collaboratrice, j’estime que d’une façon éthique, il n’a pas à être nommé ministre. Il y a un manque de cohérence absolu entre la demande, l’exigence du président de la République, et la nomination de Jean-Michel Baylet."

"Il a menti". Aux accusations de l'élue du Calvados, l'ancien président du parti radical de gauche (PRG) avait tenu à répliquer calmement mardi : "On peut tout romancer, mais il y a eu une instruction judiciaire dans cette affaire et elle a été classée sans suite, ce qui prouve, vous l'imaginez, que les choses ne se sont pas passées comme vous le racontez". "Il a menti", assène encore Isabelle Attard au micro d'Europe 1. "Il n’y a pas eu d'instruction judiciaire puisque la victime a retiré sa plainte. Il y a eu transaction financière, il a acheté son silence." Un silence qu'entend bien rompre l'élue : "C’est une priorité dans notre pays de faire enfin quelque chose contre les violences faites aux femmes".