Conférence de presse de Hollande : les principaux extraits

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MOMENT DE VÉRITÉ - Le chef de l'Etat a répondu aux questions des journalistes lors de sa quatrième conférence de presse semestrielle de son quinquennat.

Remaniement, impopularité record, vie privée déballée sur la place publique, majorité en peau de chagrin, chômage record, économie dans le rouge, retour annoncé de Nicolas Sarkozy… François Hollande ne pouvait imaginer pire contexte pour la quatrième conférence de presse semestrielle de son quinquennat. Pendant un peu plus de deux heures, il a fait face à 350 journalistes pour tenter de tourner la page de cette rentrée calamiteuse.

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"La France ne paye pas de rançon". Alors que d’autres pays ont vu certains de leurs otages exécutés, une journaliste a demandé à François Hollande ce qui expliquait que la France parvienne à libérer ses otages sains et saufs. "La France a encore un otage retenu au Mali ou au Sahel et nous pensons qu'un autre est décédé. La France réussit à libérer des otages mais elle n'y arrive pas toujours. La France ne paye pas de rançon ni d'échange de prisonniers même si c'est arrivé que des pays le fasse pour nous aider"

Thévenoud n'est"pas digne" de rester à l'Assemblée nationale. François Hollande a estimé que l'ex-secrétaire d'Etat Thomas Thévenoud, évincé du gouvernement pour ne pas avoir payé ses impôts, n'était "pas digne" de rester à l'Assemblée nationale. "Il n'y a pas davantage d'élus indélicats que par le passé, il y en a toujours eu, hélas !", a lancé le chef de l’Etat. "Mais il y a aujourd'hui davantage de procédures qui permettent de les découvrir et donc de les sanctionner", a-t-il poursuivi. Puis lors d’une question posée par une journaliste, le président a encore estimé que "quand un député ne paye pas ses impôts, quand un ministre a un compte à l’étranger, quand d’autres parlementaires ont des ennuis avec la justice pour des faits personnels, ce sont des blessures qui sont faites à la démocratie."

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"Mon sort personnel n’est pas mon objectif." Alors qu’il a laissé entendre qu’il ne se représenterait pas à la prochaine présidentielle si les résultats économiques ne sont pas ceux qu’il attend, François Hollande a été interrogé sur ce sujet par Antonin André, journaliste d’Europe 1 : "Je suis président, je ne suis pas candidat. Je n’ai pas d’autres objectifs, devoir, que de faire tout pour mon pays. L’idée de la candidature n’est pas présente. Et si elle l’était, elle devrait être justifiée. Ce n’est pas maintenant que la question doit se poser. Mon sort personnel n’est pas mon objectif. Mons seul objectif, c’est le mandat que j’ai reçu."

Mais n'aurait-il pas intérêt a annoncé d'ores et déjà qu'il ne fera qu'un seul mandat ? "Ce que je peux annoncer, c’est que je ferais ce mandat pleinement, sans me préoccuper même de ma popularité, parce que ce n’est pas mon objectif. L’objectif, c’est faire réussir la France."

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Sarkozy de retour ? "C'est la démocratie". Interrogé sur le retour annoncé de Nicolas Sarkozy, François Hollande a éludé : "Il ne m'appartient pas comme président de la République de commenter les éventuelles déclarations de candidatures à la présidence d'un parti et notamment d'un parti d'opposition", a souligné le chef de l'Etat. "Si je veux ajouter une phrase, je dirais tout simplement que ceux qui ont gouverné hier et avant-hier ont parfaitement le droit de prétendre le diriger demain et après-demain. C'est la démocratie", a-t-il ajouté, dans une référence à son prédécesseur qui peut aussi valoir pour les anciens Premiers ministre François Fillon et Alain Juppé.

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"Il y a eu une succession d’épreuves, économiques et politiques". En 2006, François Hollande, alors premier secrétaire du PS, avait estimé dans un livre qu’il serait bon, pour un chef de l’Etat, de se livrer à mi-mandat à un exercice de vérification. "C’est exactement ce que j'ai fait. Il y a eu une succession d’épreuves, économiques et politiques. J’ai donc voulu, avec le Premier ministre, qu’il y ait une clarification, gouvernementale et parlementaire. S’il n’y avait pas eu la confiance, alors le peuple aurait été appelé à renouveler l’Assemblée nationale."

 Quant aux sondages, "ils ne me sont pas indifférents. Je ne peux les ignorer. Mais il n’est écrit nulle part dans la Constitution que ce serait un sondage qui ferait que le pouvoir pourrait être exercé ou pas !"

"Je crois en la France". Alors que les résultats économiques sont toujours aussi mauvais, François Hollande a reconnu que "les résultats tardent à venir, je le sais. Ils viendront. Le gouvernement doit faire tout ce qu’il peut, et je fais tout ce que je dois. J’ai conscience que cette ligne que j’ai tracée nous permettra d’avoir des résultats, j’espère avant 2017. Mais ce qui compte dans la vie politique, c’est de faire son devoir. Et quelque fois, on sert l’avenir plutôt que le présent."

"Le plan numérique au collège dès 2016". Après avoir longuement parlé de la situation internationale et de la relation de la France avec l’Europe, François Hollande a choisi de terminer son propos liminaire par sa politique intérieure, assurant pour commencer "être arrivé avec un État en faillite. J’ai fait le choix de la jeunesse, c’était la priorité, ça l’est toujours. L’Education doit garder les mêmes valeurs mais s’ouvrir aux nouvelles technologies. Le plan numérique va être, dès 2016, mis en œuvre dès le collège. Je considère que c’est une chance pour les enfants et les professeurs."

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"La France parle dans l’intérêt de l’Europe." Alors que le populisme monte un peu partout sur le Vieux-Continent et que la menace terroriste n’a jamais été aussi forte, François Hollande a assuré que "l’Europe est face à des choix cruciaux. Elle doit avoir une défense et ne peut pas s’en remettre à d’autres, ou alors elle n’est plus un continent qui pèse. Une étape doit être franchie pour que les efforts soient cordonnées et les efforts partagés. L’Europe doit être une protection, et elle n’est pas ressentie comme telle. Si le projet européen se dilue, la voie est ouverte, aux égoïsmes, aux populismes, aux séparatismes. Voilà ce qui se passe en ce moment !"

Quant aux critiques renouvelées de Bruxelles, que Manuel Valls a déjà tancé dans son discours de politique générale de mardi, le président français a jugé que "l’Europe ne peut pas vivre durablement avec une croissance ralentie. Il ne s’agit pas de revenir sur les règles fixées, mais d’utiliser toutes les flexibilités prévues par les traités pour les adapter aux objectifs de croissance et de création d’emplois. La France parle dans l’intérêt de l’Europe. On va faire 50 milliards d’économies et ce n’est pas facile. Mais on ne fera pas davantage".

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La France va créer un "hôpital militaire en Guinée forestière". Alors qu’une ressortissante française, travaillant pour Médecins sans Frontières au Liberia, a contracté le virus Ebola, François Hollande a estimé qu’il « faut une mobilisation internationale. L’Europe a dégagé 140 millions d’euros, c’est bien. La France va agir. Je viens de décider d’installer un hôpital militaire en Guinée forestière là ou se situe le foyer principal de l’épidémie."

"Mon premier devoir est d’assurer la sécurité de la France" Comme à son habitude, François Hollande s’est fait désirer, entament son propos liminaire avec une dizaine de minutes de retard sur le programme prévu. Et c’est par la situation internationale que le chef de l’Etat a commencé son discours "Le monde affronte des crises. La France s’interroge dans un climat de défiance lourd, sur son avenir. C’est à ces questions que je veux répondre. Mon premier devoir est d’assurer la sécurité de la France, or le monde est menacé par un terrorisme qui a changé de dimension et n’a jamais eu autant de moyens financiers, militaires, humains."

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Et le chef de l'Etat d'estimer ensuite que "ce n’est pas seulement l’Irak qui est menacé, pas seulement le Moyen-Orient, c’est l’Europe, c’est le monde. La France a pris ses responsabilités. Au cours du mois d’aout, j’ai autorisé la livraison d’armes aux Irakiens pour que ces combattants courageux puissent endiguer le terrorisme. Ce matin, j’ai réuni le conseil de défense et j’ai décidé d’accorder le soutien aérien aux autorités irakiennes. Notre but est la paix en Irak en affaiblissant les terroristes. Nous n’irons pas au-delà, il n’y aura pas de troupes au sol et nous n’irons qu’en Irak."