Hollande sur l'attaque à Saint-Etienne-du-Rouvray : "Tuer un prêtre, c'est profaner la République"

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G.S. avec AFP , modifié à
"Restreindre nos libertés, déroger à nos règles constitutionnelles n'apporterait pas d'efficacité", a rétorqué le chef de l'Etat, face aux attaque de la droite.

"Attaquer une église, tuer un prêtre, c'est profaner la République qui garantit la liberté de conscience", a déclaré François Hollande mardi soir, s'exprimant sur la tuerie dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Tuer un prêtre, "c'est semer l'effroi, car ce que veulent les terroristes, c'est nous diviser, nous séparer, nous déchirer", a-t-il déclaré lors d'une allocution depuis l'Elysée. Le chef de l'Etat dénonce "un acte abominable alors que nous sommes encore en deuil après l'attentat de Nice". "La démocratie est la cible, mais elle sera aussi notre bouclier", a-t-il promis, appelant à éviter "les polémiques, les amalgames, les suspicions".

Hollande répond à Sarkozy. François Hollande a assuré que le gouvernement fait preuve "d'une détermination absolue" dans la lutte contre le terrorisme, avec une mobilisation des forces de l'ordre et de l'armée "sans précédent dans l'histoire de la Ve République". "Restreindre nos libertés, déroger à nos règles constitutionnelles n'apporterait pas d'efficacité à notre lutte contre le terrorisme et affaiblirait à coup sûr la cohésion nécessaire à notre Nation", a renchéri le président de la République, alors que la droite réclame des mesures d'exception.

Un peu plus tôt, Nicolas Sarkozy avait appelé l'exécutif à "mettre en oeuvre toutes les propositions" présentées par son parti (LR). "Cette situation doit nous conduire à la plus grande lucidité et à enfin comprendre que nous devons changer profondément la dimension, la mesure, la stratégie de notre riposte. Notre ennemi n’a pas de tabou, pas de limites, pas de morale, pas de frontières. Nous devons être impitoyables. Les arguties juridiques, les précautions, les prétextes à une action incomplète ne sont pas admissibles", avait déclaré l'ancien chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy demande en effet, depuis plusieurs mois, la pose d’un bracelet électronique pour toutes les personnes fichées S, quitte à violer l’Etat de droit.

"Le gouvernement applique et appliquera avec la plus extrême fermeté les lois que nous avons fait voter et qui donnent à la justice, aux préfets, aux forces de l'ordre, la capacité d'agir, amplifiée par la prolongation et le renforcement de l'état d'urgence", a rétorqué mardi soir François Hollande.

"Cette guerre, nous la gagnerons". "Notre pays fait la guerre", a poursuivi le président de la République, en référence aux interventions françaises extérieures en Syrie ou en Irak. "Nous continuerons d'éliminer les réseaux criminels", a-t-il poursuivi. Assénant : "Je vous dois cette vérité : cette guerre sera longue. Mais cette guerre, nous la gagnerons".