Grippe aviaire : "On est au bout de la stratégie que l’on avait mise en place"

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© IROZ GAIZKA / AFP
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avec AFP
Pour François Lesparre, président de la FDSEA des Landes, l'abattage de tous les canards du département est nécessaire à l'endiguement de la grippe aviaire et au redémarrage de la filière.
INTERVIEW

Le ministère de l'Agriculture a annoncé mardi que tous les canards des Landes allaient être abattus. Une nouvelle mesure pour lutter contre la propagation de la grippe aviaire. Quelque 600.000 volatiles sont concernés par cet abattage. Stéphane Le Foll, attendu mardi à Mont-de-Marsan, a prôné un abattage rapide, "pour qu'on puisse avoir une stabilisation de l'ensemble de la zone".

"Un tsunami par-dessus la tête". "On partage cette opinion, parce que l’on est au bout de la stratégie que l’on avait mise en place jusqu’à présent", a commenté au micro d’Europe Midi François Lesparre, président de la FDSEA des Landes. Pour ce syndicaliste, la barrière sanitaire ne fonctionne pas. "Il faut changer de stratégie. (...) On avait bâti une digue sanitaire de 10 mètres de haut, et là on a un tsunami de 15 mètres qui nous passe par-dessus la tête", explique-t-il.

Avec cet abattage massif le gouvernement veut éradiquer tout foyer infectieux. Les éleveurs pourront également relancer leur exploitation. "Il faut se dire qu’il y a des éleveurs qui n’ont plus un animal présent sur leur exploitation depuis le 10 décembre dernier, et qui sont sans revenus", souligne François Lesparre qui attend aussi, de la part du gouvernement, des précisions sur les indemnisations des exploitants. "La majorité des exploitations de la région vivent avec une base de culture, de maïs essentiellement, et tout le monde dispose souvent d’élevages de canards, de volailles, de chaperons, de poulardes. Et ça, c’est la base de notre revenu", détaille-t-il.

Hygiène et promiscuité. "Dans le département, c’est le canard qui fait vivre, qui fait qu’il y a encore des agriculteurs, des petits, des moyens et des gros, et qui ont trouvé un revenu grâce au canard et à la production de foie gras", insiste-t-il, tout en reconnaissant que la proximité des élevages a pu favoriser la propagation de la grippe aviaire. "On est nombreux, et c’est un facteur favorisant. Quand le virus s’est installé, il va de proche en proche dans nos villages".

Enfin, c’est aussi l'étalement géographique des différents sites de la chaîne de production, depuis les fermes de reproduction jusqu’à l'abattage et la transformation du produit, qui met à mal les conditions d'hygiène, reconnait encore François Lesparre. "Il y avait un maillon faible dans la filière : c’est le transport. C’est un vrai challenge de le résoudre aujourd’hui, en nettoyant les cages. Que les cages de transport soient propres, absolument propre !", réclame-t-il.