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C.P. avec David Doukhan , modifié à
A une semaine de la Journée de la femme, François Hollande a décidé de se confier dans les colonnes du magazine Elle. Une interview qu'Europe 1 a pu lire en avant-première. 

A une semaine de la Journée de la femme, François Hollande a décidé de se confier dans les colonnes du magazine féminin Elle (propriété, comme Europe 1, du groupe Lagardère, ndlr). Une grande interview qu'Europe 1 a pu lire en avant-première et dans laquelle on apprend beaucoup de choses. 

Sa relation avec Ségolène Royal. Il est rare de voir François Hollande se livrer à ce point. Le président n’est pas dans les généralités des discours classiques et il traite la question de l’égalité homme-femme à travers son expérience personnelle et cela est inédit. On peut y lire par exemple cette phrase : "avant de parler de moi comme père, je rappelle que c’est Ségolène Royal qui est la mère de nos enfants. J’ai essayé d’être présent, je faisais la cuisine, je racontais des histoires aux enfants le soir, mais si vous interrogiez Ségolène Royal, elle vous dirait que je n’en ai sans doute pas fait assez". 

Plongée dans l'intimité du président. Une interview qui plonge donc dans l'intimité du président de la République. On y apprend aussi qu’il adore les repas de famille et que cuisiner pour ses enfants lui manque. D'autant que le président se vante d’avoir toujours ses petites recettes à lui et de ne pas avoir perdu la main. François Hollande apparaît donc comme un père de famille moderne qui met la main à la patte. Et lui qui est d'ordinaire pudique le dit dans le magazine, "ces moment-là (le temps passé avec ses enfants, ndlr) sont tellement beaux dans une vie, que de les avoir laissés s’échapper suscite en moi un immense regret". Un plaidoyer en faveur d'un meilleur partage des taches familiales entre les hommes et les femmes donc.

Un message politique. Mais même si l'on plonge dans l'intimité de François Hollande, n'imaginez toutefois pas qu'il n'y a pas de message politique derrière car avec François Hollande, il y a de la politique non pas à chaque mot, mais à chaque syllabe. Il répond tout d'abord à la polémique qui avait suivi le dernier  remaniement. On lui reprochait alors l’intitulé du ministère de la Famille, de l’Enfance et du Droit des femmes. Et bien il annonce qu’on devra désormais parler du ministère des Familles, au pluriel, pour englober les familles recomposées, mono-parentales, de même sexe, etc. Et dans son interview, François Hollande, qui violente la gauche sur le terrain économique essaie toutefois de la cajoler sur celui des questions de sociétés. On trouve d'ailleurs au détour de l’interview une petite phrase qui fera beaucoup parler, "je suis féministe et toujours socialiste". 

Une arrière-pensée électorale ? Regardons les chiffres, en 2012, près de 57% des électeurs de François Hollande étaient des électrices. Donc sans le vote des femmes il n'aurait pas été élu. Et le vote féminin a un poids considérable puisqu'en 2014, année de "l'affaire Closer" (qui avait révélé sa liaison avec l'actrice Julie Gayet, ndlr), de la rupture avec Ségolène Royal via l’AFP, puis du livre dévastateur de Valérie Trierweiler, lors des municipales et des européennes, c’est l’effondrement pour lui. Le vote socialiste ne représente plus que 39% de femmes, 18 points de moins qu'en 2012. Et c'est le genre d’observations qui n’échappe ni aux experts de la rue de Solférino ni à ceux de l’Elysée.