Front National : le blues de Marine Le Pen agace les membres du parti

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Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, Marine Le Pen évite les journalistes. © DENIS CHARLET / AFP
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Maxence Lambrecq, édité par R.Da. , modifié à
Six mois après sa défaite à la présidentielle, la patronne du Front national peine à rebondir. Dans les rangs frontistes, l'agacement est de plus en plus palpable.

La mise en chantier du Front National a commencé. Les 55.000 adhérents du parti de Marine Le Pen doivent renvoyer d’ici à vendredi le questionnaire "pour la refondation du parti". Acceptent-ils un changement de nom du FN ? Quelles personnalités aimeraient-ils voir émerger ? Autant de questions qui doivent permettre au parti qui, le soir du second tour, se revendiquait comme la principale formation d'opposition, de se repositionner. Mais ce travail s'annonce d'autant plus difficile qu'en coulisses Marine Le Pen est toujours aussi affaiblie, ce qui interroge les cadres du parti.

Une élue absente. "Peut-elle rebondir ? Mais, au fond, surtout, en a-t-elle envie ?", s’interroge auprès d'Europe 1 un membre du bureau politique. "Marine en a marre de monter au filet sur tous les sujets", constate encore un collaborateur parlementaire. Et en effet, à l'Assemblée nationale, dans la salle des Quatre colonnes où les journalistes sont traditionnellement à l’affût des parlementaires et des bruits de couloir, sa présence est rarissime. En commission, elle a raté deux-tiers des réunions. "C’est simple, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard faisaient à eux deux plus de bruit que nos huit députés aujourd’hui", assène un élu du sud-est.

Absence de stratégie. "Elle se recroqueville dans son bureau de l’Assemblée avec ceux qui la rassurent ou la font rire", ajoute un de ses fidèles. "C’est faux, elle est en pleine tournée des fédérations", assure pourtant Philippe Olivier, son beau-frère et conseiller. "Une tournée ? Quelle tournée ? Onze dates en six mois, pendant que Wauquiez, lui, enchaîne 60 départements, c’est révélateur ", s'agace un cadre. Marine Le Pen sent bien qu’une grande partie des militants ne voit plus en elle une future présidente, et cela affecte sa stratégie.

"À quoi bon scénariser autant le retrait des banques ? Jouer la victime comme au bon vieux temps, ça fait spirale de la lose", déplore encore une élue. Mais heureusement pour elle, la patronne du FN ne devrait avoir aucun adversaire lors du Congrès, cet hiver.