FN : à Marseille, pas de carte d'identité, pas de spectacle de Noël

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et Nathalie Chevance , modifié à
Le maire FN de la ville oblige les enfants à se présenter une carte d'identité et un justificatif de domicile.

L’INFO. Faut-il être français pour assister au spectacle de Noël organisé par les mairies des 13e et 14e arrondissements de Marseille ? La question fait en tout cas polémique depuis que le maire FN, Stéphane Ravier, exige une carte d'identité et un justificatif de domicile. La gauche crie à la discrimination. L’édile, lui, dénonce une "interprétation malveillante" de ses intentions.

"C’est pour nous protéger des abus." Pour assister au spectacle de la mairie du 6 décembre prochain, les enfants devront montrer  leurs papiers. Car pour Stéphane Ravier, on n’invite pas n’importe qui à une soirée qui lui va lui coûter 20.000 euros.  Les quelque 4.300 places disponibles sont destinées aux habitants des 13e et 14e arrondissements et pas à d’autres.  "C’est de la préférence locale, et ce quelque soit la nationalité", justifie le maire au micro d’Europe 1.

"Tout doit être carré, de A à Z. c’est une sécurité de plus, une précaution de plus. Je ne souhaite pas que qui ce soit vienne piquer la place des habitants des 13e et 14e arrondissements. C’est pour nous protéger des abus. Il y a des gens qui savent détourner le bien d’autrui et pour nous en protéger, nous demandons une carte d’identité."

"C’est grave pour notre pays". "Un climat d’apartheid et une stigmatisation des parents titulaires d’une carte de séjour", voilà la réponse de Marion Onde, élue Front de gauche  au conseil d’arrondissement. "Il est en train de faire de la discrimination. On ne veut pas que les enfants de parents étrangers assistent au spectacle de Noël. Au-delà du scandale, c’est grave pour notre pays. Les petits ne sont pas responsables de la nationalité de leurs parents", a-t-elle fustigé lundi matin sur Europe 1.

Quant au groupe socialiste, il dénonce "une communication purement politicienne qui rappelle la musique discordante de la préférence nationale". Stéphane Ravier, lui, parle de "tempête dans un verre d’eau".