Enquête ouverte pour mise en danger après l'interview d'un témoin clé dans la traque d'Abaaoud

© DABIQ / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Une enquête a été ouverte jeudi pour mise en danger après l'interview de la femme ayant permis la neutralisation d'Abaaoud, a annoncé le procureur.

Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour mise en danger de la vie d'autrui après la diffusion de l'interview de la femme qui a permis de retrouver Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats de novembre.

La diffusion des informations regardée de près. Dans cette interview, diffusée jeudi matin sur RMC et BFMTV, ce témoin protégé se dit abandonné par l'Etat. Le parquet vise aussi un article sur ce même témoin dans Le Point.fr. L'enquête, ouverte également des chefs de violation du secret de l'instruction et recel, a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Elle "s'attachera notamment à déterminer les conditions dans lesquelles les informations diffusées ont pu être recueillies", indique le procureur de Paris, François Molins.

Présentée sous le pseudonyme de Sonia dans l'interview, cette femme était proche de la cousine d'Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aïtboulahcen, qui s'était démenée pour trouver une planque au djihadiste après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts. Son témoignage à la police a permis aux enquêteurs de tracer Hasna Aïtboulahcen jusqu'à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, quand celle-ci avait rencontré son cousin, peu avant qu'il ne se réfugie dans un appartement d'un immeuble insalubre de Saint-Denis. "Sonia" avait accompagné son amie à Aubervilliers et avait elle-même rencontré Abdelhamid Abaooud. A ce moment-là, Abdelhamid Abaaoud est "fier" des attentats, dit Sonia sur BFMTV et RMC. Il en parle "comme s'il racontait qu'il est parti faire les courses et qu'il avait trouvé un baril de lessive en promotion".

La mise en garde de Cazeneuve. "Tous ceux qui diffusent des interviews, font du bruit sur ce sujet-là, plutôt que de traiter discrètement cette question, comme nous nous employons à le faire, lui font prendre un risque", a déploré jeudi matin le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, invité d'Europe 1.