Manuel Valls 1280 1:37
  • Copié
William Galibert et R.Da. avec AFP
En déplacement à Nouméa, le Premier ministre redoute un durcissement du débat sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie à l'approche de la présidentielle.
REPORTAGE

L’avenir politique et institutionnel de la Nouvelle-Calédonie sera posé en 2018, à l’occasion du grand référendum sur l’indépendance de l’île. En déplacement à Nouméa depuis jeudi, Manuel Valls tente de démontrer l’intérêt de l’Etat pour ce territoire du Pacifique sud.

Le Premier ministre s’épaissit politiquement : "Quel que soit l’engagement profond de chacun d’entre vous, quel que soit le positionnement quant aux décisions qui engagent l’avenir, nous avons en commun des valeurs qui nous rassemble, par-delà le clivage entre indépendantistes et non-indépendantistes", a déclaré le chef du gouvernement lors d’un discours. Mais le gouvernement, qui va encadrer le scrutin, a officiellement choisi de ne pas prendre parti.

"Cela fait 162 ans que nous attendons". De son côté, le député UDI Philippe Gomez, partisan d’une Nouvelle-Calédonie française, redoute que ce scrutin ne divise profondément la population : "Comment arriver à surmonter le mur vers lequel on s’avance, en sachant qu’il y en a qui veulent sauter le mur et gagner l’indépendance, et d’autres qui veulent qu’on reste au sein de la République ?" Mais pour Rock Wamytan, leader des autonomistes, il n’est plus question de faire marche-arrière : "Cela fait 162 ans que nous attendons. Vous voulez que l’on attende encore combien de temps, 500 ans ?", lance-t-il.

Trouver un consensus. En privé, Manuel Valls redoute également que le débat se politise et se durcisse à l’approche de la présidentielle. Alors que les deux grandes familles politiques locales - la droite non indépendantiste et les Kanak indépendantistes - sont en proie à de vives querelles, il a dénoncé ceux "qui perdent leur temps dans des escarmouches inutiles". "La consultation sur l'accession à la pleine souveraineté ne construira pas un consensus miraculeux. Il est donc indispensable de ne pas se limiter à cet horizon", a-t-il averti devant les 54 élus du Congrès de l’archipel.