Duflot : "oui, c'est un livre sévère, mais..."

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et Stéphane Place , modifié à
REACTION - L’ex-ministre, qui publie un livre au vitriol sur François Hollande notamment, plaide "la franchise et la lucidité". Et reconnaît "une forme de tristesse".

Le landernau politique bruisse depuis mercredi des pages du livre de Cécile Duflot. L’ancienne ministre écologiste du Logement revient dans A l’intérieur, voyage au pays de la désillusion, sur son expérience au sein du gouvernement Ayrault. Et elle n’y va pas de main morte, notamment à l’encontre de François Hollande et de Manuel Valls. En retour, la chef de file d’Europe Ecologie-Les Verts a essuyé son content de critiques. "Ce n’est pas un règlement de compte du tout", s’est-elle défendue jeudi au micro d’Europe 1, en marge des journées d’été de son parti à Bordeaux. "C’est de la lucidité et de la franchise."

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"Une forme de tristesse". "Oui, c’est un livre sévère, mais il l’est aussi à mon égard", assure Cécile Duflot. "C’est un livre sur la période où j’ai essayé de faire bouger les choses, notamment en direction de l’écologie. Il y a une forme de tristesse aussi, de reconnaître que les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû ou comme elles auraient pu se passer", reconnaît-elle.

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"Une majorité pas en cohérence avec ce qui l’a créée". Mais l’ancienne ministre en remet ensuite une couche. "Le vrai malaise, la vraie difficulté, c’est que cette majorité n’est pas en cohérence avec ce qui l’a créée. Donc, cette espèce de situation bancale, c’est celle qu’on connaît aujourd’hui", attaque Cécile Duflot. "Et ensuite, effectivement, l’important c’est d’ouvrir une étape dès aujourd’hui. Moi je veux que les choses bougent effectivement. Et je pense que d’ailleurs si on ne met pas en ouvre d’autres solutions politiques, on vivra ce qu’on vit aujourd’hui, c’est-à-dire la poursuite de difficultés sociales et économiques", prévient-elle.

"La fin d’un système". Quant à François Hollande, qu’elle accuse dans son livre de n’être "le président de personne", elle le dédouane un peu. "Ce n’est pas qu’il ne sait pas décider, c’est qu’il aime que les décisions s’imposent d’elles-mêmes", précise-t-elle. "Et ensuite, je pense qu’au-delà de François Hollande en tant que personne, on est à la fin d’un système, la 5e République présidentialisée avec le quinquennat, qui fait peser sur les épaules d’un seul toutes les décisions, avec tous les paradoxes, toutes les difficultés et aussi toutes les fragilités que cela créé."