Dette de l'UMP : comment Sarkozy négocie avec les banques

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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David Doukhan, Antonin André et Louis Hausalter , modifié à
GROS SOUS - Alors que son parti est endetté à hauteur de 69 millions d'euros, l'ancien chef de l'Etat a proposé un accord aux créanciers pour sortir de l'impasse.
ENQUÊTE EUROPE 1

Pas encore créé, mais déjà endetté. Le nouveau parti de Nicolas Sarkozy, "les Républicains", va hériter de l'UMP d'une dette de 69 millions d'euros. Un dossier que l'ancien chef de l'Etat a lui-même pris en main. Selon les informations d'Europe 1, il négocie directement avec les banques, dans le plus grand secret, pour tenter de desserrer l'étau.

Echéances impossibles à tenir. Cette négociation sous tension se déroule entre les murs du siège de l'UMP. Les directeurs de la BNP, du Crédit Coopératif, de la Société générale et de la Banque populaire ont défilé ces dernières semaines dans le bureau du directeur général du parti, Frédéric Péchenard. L'UMP a le dos au mur : elle doit rembourser 11 millions d'euros en mars 2016, puis 27 millions en 2017. Des échéances impossibles à respecter pour le parti. "On touche 18 millions par an de l'Etat. Si on lâche 11 millions en mars, on met la clé sous la porte à l'automne", lâche-t-on à l'UMP.

C'était donc l'impasse jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy entre dans la négociation. Il y a quinze jours, les quatre banques ont été convoquées ensemble. Et cette fois, les banquiers se sont retrouvés face à l'ancien président lui-même. Le patron de l'UMP a fait le "show" et défendu son parti, "principale force politique du pays", sur un ton calme mais en soulignant l'importance des enjeux.

Pas de remboursement avant la présidentielle. Nicolas Sarkozy a ensuite posé sa proposition sur la table : pas de remboursement avant 2017. Ensuite, si l'UMP remporte la présidentielle, elle rembourserait les banques sur sept ans, intérêts compris. Si elle perd, le délai grimpe à 12 ans. A prendre ou à laisser. "Si les banques nous étranglent, on ne leur remboursera rien", explique l'entourage du président de l'UMP. Un peu surpris par le coup de poker de Nicolas Sarkozy, les quatre banquiers n'ont pas encore donné leur réponse.