Corbière : "Monsieur Macron, soumettez votre réforme du code du Travail au référendum !"

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M.B. , modifié à
Le député France Insoumise Alexis Corbière, invité sur Europe 1 mardi, a demandé à l'exécutif de renoncer aux ordonnances pour modifier le code du Travail.
INTERVIEW

"Pourquoi ont-ils peur du peuple ?" Pour Alexis Corbière, l'exécutif s'y prend bien mal pour modifier le code du Travail. Selon le député France Insoumise, invité sur Europe 1 mardi matin, passer par des ordonnances est "une méthode brutale". Lui préfèrerait en appeler aux Français. "Monsieur Macron, monsieur Philippe, soumettez votre réforme au référendum", a martelé l'élu.

"Un mauvais coup". Alors que le contenu détaillé des ordonnances visant à modifier le code du Travail sera connu jeudi au plus tard, Alexis Corbière n'a aucun doute sur le fait que "ce qui se prépare est un mauvais coup porté". "Le gouvernement veut sans doute faciliter les licenciements, plafonner les indemnités chômage pour les licenciements abusifs [en réalité, ce sont les dommages et intérêts après une procédure aux prud'hommes qui doivent être plafonnés, NDLR] et inverser la hiérarchie des normes." 

Manque de débat. Or, l'élu de Seine-Saint-Denis estime qu'un véritable débat autour de ces réformes n'a pu avoir lieu. "Monsieur Macron n'a pas dit exactement ce qu'il allait faire" pendant la campagne présidentielle, a-t-il estimé. "Les Français ne sont pas idiots. Ils ne voulaient pas de la loi El Khomri, ce n'est pas parce qu'Emmanuel Macron a un sourire irréprochable que cela va changer leur opinion." La France Insoumise appelle d'ailleurs à descendre dans la rue pour manifester contre la réforme par ordonnances le 23 septembre. "On va bouleverser l'ordre social, ce n'est pas rien. Et ce n'est pas vrai que cela a été discuté clairement lors des élections."

Elections anticipées. Alexis Corbière est, par ailleurs, revenu sur les propos de Jean-Luc Mélenchon, qui avait prévenu que son mouvement "n'attendrait pas forcément 2022" pour arriver au pouvoir. "Cela veut dire qu'il pourrait y avoir une situation où le gouvernement et le président considèrent, à juste raison, qu'il faut des élections anticipées", a expliqué le député. "S'il y avait par exemple des mobilisations sociales qui se multiplient, des sondages qui scotchent [Macron] au-dessous de 10%."