Ce qu'il faut retenir du "plan climat" présenté par Nicolas Hulot

Nicolas Hulot
Nicolas Hulot jeudi, lors de la présentation de son "plan climat". © Thomas SAMSON / AFP
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G.S. , modifié à
Le ministre de la Transition écologique a présenté jeudi un vaste plan pour réduire l'empreinte carbone de la France. 

Six grands thèmes, 23 axes, "allant de l'international au quotidien des Français". Nicolas Hulot a présenté jeudi lors d'une conférence de presse un vaste "plan climat" pour réduire l'empreinte carbone de la France. Objectif : atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. À cette date, la France ne devra pas en produire plus que ses forêts ne pourront en absorber. 

Il y a "énormément de choix à faire qui ne seront pas forcément compréhensibles si on ne les inclue pas dans une vision de long terme", a prévenu le ministre de la Transition écologique, assurant "ne pas chercher la reconnaissance" mais l'efficacité. L'objectif de ce plan, qui reprend pour une très large part les engagements de campagne d'Emmanuel Macron : "Eviter la violence de demain", qu'entraînerait le changement climatique si rien n'est fait. Le ministre entend rendre l'accord de Paris sur le climat "irréversible", se disant "fier" que la France prenne "la direction inverse" de celle prise par les Etats-Unis.

>> Que contient ce plan ? Europe 1 vous résume les principales mesures :

Des mesures pour les particuliers 

Vers la fin de l'essence et du diesel. Le gouvernement créera une nouvelle "prime" pour aider les ménages modestes à remplacer les "vieux véhicules" par un véhicule "propre". "On va accélérer le développement des aides pour l'achat de voitures moins polluantes, à destination des ménages les plus modestes", a précisé le ministre, annonçant "une prime de transition pour remplacer un diesel datant d'avant 1997 ou essence d'avant 2001 par un véhicule plus propre neuf ou d'occasion". 

Nicolas Hulot a un objectif ambitieux : "la fin de la vente des véhicules diesel et essence d'ici 2040". Cet objectif est "lourd", une "véritable révolution", notamment pour les constructeurs automobiles, a-t-il reconnu. 

Un vaste plan de rénovation des bâtiments. Les "passoires thermiques", bâtiments mal isolés et consommant trop d'énergie, doivent être éradiqués dans les dix ans à venir, a également déclaré le ministre de la Transition écologique et solidaire. "Dans ce délai de dix ans, on va faire disparaître tout ce qu'on appelle les passoires thermiques", a-t-il dit, relevant que "le sujet de l'efficacité énergétique est un sujet où tout le monde gagne". Quatre milliards d'euros seront investis dans la lutte contre la précarité énergétique.

Le gouvernement "veut aider les Français à produire et consommer leur propre électricité", a-t-il également fait valoir. 

Des Etats généraux pour mieux manger. Le ministre a par ailleurs confirmé son engagement de mettre en place des états généraux de l'alimentation à partir de ce mois de juillet. Préservation des sols, développement du bio, salaire des agriculteurs... Autant de thèmes qui devraient être abordés à partir du 17 juillet pour des conclusions rendues à l'automne. 

# Des mesures pour les entreprises  

Moins de nucléaire, plus du tout de charbon. Le ministre l'a répété jeudi : la part du nucléaire devra être réduite à 50% de la production de l'électricité en France d'ici 2025, conformément à la loi de Transition énergétique votée en 2015. Mais cela ne devra pas être compensé par une hausse de la production de carbone. Nicolas Hulot confirme ainsi l'objectif de 32% d'énergies renouvelables en 2030. Le gouvernement veut même aller plus loin : la France proposera à ses partenaires une interdiction de la production d'électricité au charbon d'ici 2022.

La fin des énergies fossiles en 2040. Au début de l'automne, une loi sera par ailleurs adoptée pour interdire tout nouveau permis d'exploitation de pétrole et de gaz en France. Objectif : d'ici 2040, les énergies fossiles ne devront plus être exploitées en France du tout. Le prix payé par les entreprises pour chaque tonne de carbone produite devra, lui, dépasser les 100 euros d'ici 2030.

Mettre fin à la déforestation. Nicolas Hulot entend également mettre fin à la "déforestation importée" en France : en clair, tous les produits (à l'instar de l'huile de palme) responsables de déforestation n'auront plus le droit de cité sur le sol français. "Le plan climat prévoit de mette fin à cette déforestation importée, c'est-à-dire aux produits qui contribuent à la destruction des trois grands bassins de forêt tropicale du monde, l'Amazonie, l'Asie du sud-est et le bassin du Congo, notamment pour la production d'huile de palme ou de soja non durable", a-t-il détaillé. Il se fixe ainsi comme objectif de participer à "diviser par deux la déforestation en 2020 et y mettre fin en 2030" :

Le ministre de la Transition écologique veut, enfin, faire de la France "la capitale mondiale de la finance verte".