Calais : Nicolas Dupont-Aignan dénonce "une lâcheté d’Etat"

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Le président de Debout La France a fustigé la politique de la France et de l’Europe en matière d’immigration, réclamant un retour aux frontières et une intervention de l’armée.
INTERVIEW

La situation chaotique à Calais, où des migrants se sont affrontés la semaine dernière, parfois avec des armes à feu, est la résultante d’années de laxisme, selon Nicolas Dupont-Aignan. "Cela fait des années que le problème s’aggrave parce qu’on ne traite pas les causes. C’est de la lâcheté d’état", a accusé le président de Debout la France dimanche lors du Grand rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos. "La situation est ahurissante, elle devient ingérable. Elle est inhumaine pour tous, pour les migrants, pour les habitants de Calais, pour les forces de l’ordre."

"Un appel d'air extraordinaire". Pour le député de l’Essonne, il s’agit d’un problème plus vaste, dont les causes sont connues : "D’abord, notre pays n’a pas de frontières. Ensuite, notre pays a un système social qui fait un appel d’air extraordinaire pour les migrants. Et alors qu’il y a un rejet des demandes d’asile, 90% ne sont pas expulsés", a-t-il énuméré. Les solutions ? "Des centres de rétention aux frontières, une véritable guerre contre les passeurs et les mafieux, et une aide au développement, parallèlement. Et la suppression de toute aide sociale pendant cinq ans pour tout étranger qui vient sur le sol français. Nous aurions le problème largement réglé", a assuré le président de Debout la France.

"A quoi servent les armées ?". "Qu’on m’explique à quoi sert l’armée française", s’est aussi interrogé Nicolas Dupont-Aignan. "Nous dépensons 30 milliards d’euros. A quoi servent les armées italiennes, grecques, espagnoles ? Face à 200 passeurs, qui sont des criminels, qui exploitent la misère humaine, qui tuent les migrants en Méditerranée. Qu’est-ce qu’on fait de leur bateau ? Pourquoi on ne les coule pas quand ils sont vides ?", a-t-il encore questionné, apportant sa réponse : "En vérité, les gouvernements d’Europe veulent de l’immigration. Les dirigeants politiques ne veulent pas traiter le problème".

"Je l'aide en l'expulsant". Quant à sa réaction face à un migrant qui aurait traversé les Alpes, de nuit, dans des conditions dangereuses, Nicolas Dupont-Aingan a été très clair. "Je suis un être humain comme un autre. J’aide cette personne en lui donnant à manger, en la réconfortant et en l’expulsant", a-t-il affirmé. "Parce que si je ne le fais pas, je crée un chaos dans notre pays. La sensiblerie, la fausse générosité a abouti en France à une lâcheté d’Etat. Un homme politique doit être un homme d’Etat plutôt que de faire de l’émotion à bon marché."