FN : Jean-Marie Le Pen suspendu en tant qu'adhérent

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP
  • Copié
, modifié à
Le bureau exécutif du parti a décidé de sanctionner son président d'honneur en raison de ses récents propos polémiques.

L'INFO.Le bureau exécutif du FN, la plus haute instance du parti, a tranché, lundi soir, au terme d'une (très) longue réunion : Jean-Marie Le Pen est suspendu de son statut d'adhérent, a annoncé le FN dans un communiqué. Convoqués pour mettre un terme à la guerre intestine que se livrent le président d'honneur du mouvement et sa fille Marine depuis plusieurs semaines, les huit "juges" ont souhaité mettre fin au pouvoir de nuisance de Jean-Marie Le Pen, sans aller toutefois jusqu'à son exclusion. Mais son statut de président d'honneur pourrait être remis en cause lors d'"Assemblée générale extraordinaire" convoquée par Marine Le Pen dans "un délai de trois mois".

"Des actes de malveillance à l'égard du FN". La détermination sans faille de Marine Le Pen, dimanche dernier lors Grand Rendez-vous Europe 1- Le Monde – i, laissait clairement supposer qu'une sanction serait prise contre son père. "Ce que je souhaite, c'est que le FN ne soit plus pris en otage par des provocations qui deviennent maintenant récurrentes de la part de Jean-Marie Le Pen", avait lancé la présidente du mouvement. "Les derniers actes qui sont les siens sont à mon avis inadmissibles, je les ressens comme des actes de malveillance à l'égard du FN, et à mon égard", avait renchéri Marine Le Pen.

Quand Marine Le Pen menace… Une question restait en suspens : une sanction, ok, mais laquelle ? Blâme, suspension, retrait de la présidence d'honneur, exclusion, "toutes les hypothèses sont sur la table, y compris, pourquoi pas, un grand congrès de rénovation", avait assuré Marine Le Pen dans Le Figaro, lundi. Une menace mise à exécution : une "Assemblée générale extraordinaire" va être convoquée par Marine Le Pen "dans un délai de trois mois par correspondance" afin de "supprimer l'article 11 bis des statuts du Front national relatif à la présidence d'honneur" et d'opérer une modification des statuts plus large, précise-t-on du coûté du FN.

… son père esquive. Jean-Marie Le Pen, lui, n'avait rien fait pour se défendre. Interrogé par la presse à la sortie du bureau politique qui s'était déroulé un peu plus tôt dans la journée, "le Vieux" avait annoncé son refus d'assister à la réunion du bureau exécutif, qu'il assimilait à un "tribunal", "contraire à sa dignité". Tout en prévenant qu'une éventuelle sanction, à laquelle il s'attendait, ne signifierait en rien son retrait de la vie politique, souhaitée par nombre de cadres marinistes : "Pour ça, il faut me tuer !"

>> LIRE AUSSI - 1er mai : le défilé de la rupture pour le FN ?

>> LIRE AUSSI - Ces défilés qui en disent beaucoup sur le FN