Bay : "parler moins" d'immigration serait "irresponsable et stupide" pour le FN

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avec AFP
Il a appelé les militants à se saisir de l'élection à la présidence et au Comité central, sorte de baromètre de popularité interne, lors du prochain congrès prévu en mars, pour "désigner celles et ceux que vous voulez voir diriger et porter notre mouvement pour les années à venir".

Nicolas Bay, secrétaire général du FN, a jugé dimanche que "parler moins" d'immigration serait "irresponsable politiquement et stupide stratégiquement" pour le parti d'extrême droite, alors que certains comme Florian Philippot prônent une expression ouverte plus largement à d'autres sujets.

"Le Front avance mais pas assez vite, pas assez fort". "Parce que notre peuple souffre dramatiquement de l'immigration qui menace notre existence même, parler moins de ce sujet fondamental serait à la fois irresponsable politiquement et stupide stratégiquement" a affirmé Nicolas Bay dans un discours à Six-Fours-les-Plages, lors de la rentrée politique de la fédération FN du Var, dont l'AFP a obtenu une copie. Florian Philippot, dans une contribution au débat sur la "refondation" du FN, avait mis en garde contre une "erreur fatale" à ses yeux, celle de "se replier sur une base programmatique restreinte" et notamment les sujets dits "fondamentaux : immigration, insécurité, islamisme".

Nicolas Bay, l'un des chefs de file de l'opposition interne au vice-président du parti, plus conservateur sociétalement, plus libéral économiquement, a aussi dimanche vilipendé à plusieurs reprises "ceux qui tentent de se parer du manteau doré de la modernité et du progrès". Philippot avait défendu à plusieurs reprises son "amie" Sophie Montel, débarquée de la tête du FN en Bourgogne-Franche-Comté sur ordre de Marine Le Pen, en la présentant comme "extrêmement moderne". Pour Bay, qui reconnaît la "déception" possible suite au cycle électoral présidentielle-législatives, le FN "a franchi un cap". "Le Front avance mais pas assez vite, pas assez fort (...) : nous devons aussi savoir nous remettre en question, observer ce qui a fonctionné, ou moins bien, les sujets sur lesquels nous avons convaincu et les mesures qui sont attendues par nos compatriotes, et savoir aussi analyser ce qui, dans nos propositions ou dans la manière de le formuler serait moins porteur ou pas assez rassembleur", estime-t-il.