Aurore Bergé défend la redevance télé pour tous : "On a besoin d’avoir un audiovisuel public fort"

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Aurélie Dupuy , modifié à
Quarante propositions pour réguler l'audiovisuel français ont été présentées jeudi. Parmi elles figure l'impopulaire redevance télé pour tous, que la députée Aurore Bergé a défendu sur Europe 1.
INTERVIEW

Face aux avancées technologiques, la loi sur l’audiovisuel français de 1986 fait figure de vieille dame. Pourtant modifiée plus de 80 fois depuis son entrée en vigueur pour coller à l'air du temps, elle apparaît bel et bien obsolète vis à vis de la réalité imposée par les géants du net tels Google, Facebook ou Netflix. Dans ce contexte, des députés ont rendu jeudi un rapport pour réguler cette nouvelle ère numérique. Aurore Bergé, députée des Yvelines, porte-parole du groupe LaRem et rapporteuse de la mission parlementaire, était l'invitée de Philippe Vandel dans Le Grand journal du soirpour défendre les propositions du document. 

Impopulaire. Le rapport présente quarante propositions, allant de la lutte contre le piratage aux nouvelles publicités ciblées à la télévision. Mais parmi la liste, il y en a une qui fait couler plus d'encre que les autres : celle du paiement universel de la redevance télévisuelle. François Hollande y avait pensé en 2014 avant de renoncer. La ministre de la culture Françoise Nyssen l'avait récemment évoqué avant d'être directement recadrée. Aurore Bergé, elle, tient à l'idée.

Entendu sur europe1 :
Ce n’est pas parce que vous n’avez pas d’enfant que vous ne payez pas pour l’école

"C'est logique". Pourtant, la redevance télé pour tous - et donc même pour ceux qui n'ont pas la télé - n'apparaît guère populaire. Peu importe pour la parlementaire. "L’audiovisuel public, c’est un service public. Ce n’est pas parce que vous n’en bénéficiez pas directement qu’il n’y a pas une logique à le payer", glisse-t-elle avant de fournir un exemple : "Ce n’est pas parce que vous n’avez pas d’enfant que vous ne payez pas pour l’école. Ce n’est pas parce qu’un truc n’est pas populaire qu’il ne faut pas le proposer. Moi, je pense que c’est logique parce que l’audiovisuel public est un service public et on a besoin d’avoir un audiovisuel public fort", dit-elle avant d'en citer les composantes : télé, radio, Ina, etc.

En bas de l'échelle européenne. La députée avance un second argument pour convaincre : celui de l'usage des Français qui a évolué au fil du temps et des évolutions technologiques. "Des gens qui ont un magnifique rétroprojecteur regardent les programmes télé, mais comme ils n'ont pas de téléviseur, ils ne payent pas la redevance, ça je trouve que c'est injuste", martèle-t-elle. Et la députée d'enfoncer le clou avec un dernier argument, celui du portefeuille : la redevance télé française est actuellement "la plus faible d’Europe".