Aubry accroît la pression sur l'exécutif

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David Doukhan et , modifié à
La maire de Lille a réuni ses soutiens pour réfléchir à une motion en vue du congrès du Parti socialiste.

L'INFO. À la veille de l'élection des présidents des départements, de nombreuses voix s'élèvent à gauche pour critiquer la politique gouvernementale qui serait responsable de la débâcle de dimanche dernier. Celle de Martine Aubry porte un peu plus que les autres. La maire de Lille a réuni ses soutiens à l'Assemblée nationale, mardi soir. Objectif : réfléchir à la motion qu'elle pourrait porter dans quelques semaines au congrès du PS.

C'est un bras de fer qui s'annonce avec François Hollande. Car cette réunion du courant Aubry a viré à la démonstration de force, avec une quarantaine de soutiens, des dépités, des candidats battus aux départementales, des élus locaux réunis à huis clos. Martine Aubry, elle, n'a pipé mot à la presse. Objectif : faire monter la pression.

La menace du congrès du PS. Deux options existent pour la maire de Lille. Soit François Hollande consent à accepter certaines de ses exigences et elle signera la motion gouvernementale pour le congrès du PS. Soit il s'y refuse et alors elle portera elle-même un texte lors du grand raout des socialistes, en juin prochain. Ce qui serait presque une déclaration de guerre contre l'exécutif.

Le gouvernement a une semaine pour la convaincre. Sauf que les demandes de Martine Aubry sont ambitieuses. Elle exige par exemple un réaménagement du pacte de responsabilité, avec 20 milliards d'euros, normalement alloués aux entreprises, réorientés en faveur de l'investissement public. Une demande inacceptable pour François Hollande. Mais, selon un proche du chef de l'Etat, il serait prêt à lâcher sur un montant inférieur, histoire de calmer les velléités de Martine Aubry. Il faudra faire vite : "la Dame de Lille" a donné une semaine à l'exécutif pour lui donner des gages. Elle annoncera sa décision mardi prochain.

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