Ajaccio : l'association qui gère la salle de prière saccagée n'a "jamais créé de problème"

Cette salle de prière d'Ajaccio a été vandalisée vendredi.
Cette salle de prière d'Ajaccio a été vandalisée vendredi. © Pierre-Antoine Fournil / AFP
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Salomé Legrand avec M.S. , modifié à
Plusieurs sites d'extrême-droite accusent la salle de prière vandalisée d'être clandestine et de recevoir des subventions publiques.
INFO EUROPE 1

Après le saccage d’un lieu de culte musulman à Ajaccio vendredi et l'agression de deux pompiers et d'un policier, les esprits continuent de s’échauffer sur l’île de Beauté. Le préfet de Corse a interdit les manifestations et les rassemblements jusqu'au 4 janvier.

La fachosphère à l'oeuvre. Plusieurs habitants joints par Europe 1 voient sur leurs comptes Facebook et Twitter affluer des messages, essentiellement venus de sites d'extrême-droite, comme Fdesouche.com. D'autres l'accusent en plus d'avoir perçu des subventions publiques. "Comment énormément de 'mosquées' sont subventionnées par l'argent public, en contradiction la plus totale avec nos lois !", poste par exemple un de ces internautes. La loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat interdit aux associations cultuelles et religieuses de toucher des deniers publics, quelle que soit la confession concernée.

Un lieu de culte non déclaré mais légal. Officiellement, c’est effectivement une "association marocaine sportive et culturelle" qui siège rue du Colonnel Colonna d’Ornano, dans le quartier sensible Saint-Jean d’Ajaccio. Ses statuts, loi 1901 et déposés à la préfecture en janvier 2003 précisent son objet social, vaste : "promouvoir, soutenir et favoriser l’intégration des jeunes issus de l’immigration, l'insertion sociale, la prévention et la lutte contre la délinquance des jeunes et l’exclusion". Selon nos informations, l’association n’a pas reçu d’argent public. "J’ai été conseiller municipal depuis 2008 et je suis maire depuis février 2015. Je n’ai jamais vu de dossier de subventions ni municipales ni départementales à cette association", martèle le maire d’Ajaccio Laurent Marcangeli. Il affirme même "n’avoir pas vu passer de demande de leur part". De plus, selon les autorités, cette association n’a "jamais créé de problème de sécurité ni de trouble à l’ordre public". 

En revanche, l’association n’a pas déclaré la présence d’un lieu de culte à l’intérieur de ses locaux. "Ce n’est pas une obligation, il suffit de s’être déclaré comme établissement pouvant recevoir du public – ce qui était le cas de l’association -et d’être aux normes", confie à Europe 1 une source à la préfecture de Corse du Sud. "Tout le monde savait que c’était une salle de prière, et nous n’avons jamais eu de signalements de problème les concernant",  précise cette source. De son côté le maire estime "qu’il faut finir de clarifier la situation", explique le maire, qui "ne voit pas d’inconvénient à la présence d’un lieu de culte à cet endroit tant que tout est en règle".