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Le député LR de Seine-et-Marne a vivement remis en cause l'intégrité d'une partie du gouvernement, après notamment les révélations du Canard enchaîné sur Richard Ferrand.
INTERVIEW

Les affaires sont-elles déjà en train de fragiliser le quinquennat d'Emmanuel Macron ? Les révélations du Canard enchaîné sur "un montage immobilier" opéré par Richard Ferrand, le ministre de la Cohésion des Territoires, mais aussi sur l’emploi de son fils comme attaché parlementaire, viennent mettre à mal, selon l'opposition, la probité d'une équipe dont le premier texte législatif doit être une loi de moralisation de la vie publique. "Emmanuel Macron est victime de l’arroseur arrosé ou de l’effet boomerang. Il a un gouvernement empêtré dans ses propres turpitudes", a taclé Christian Jacob, invité dimanche du Grand Rendez-vous d’Europe1/C-News/Les Echos.

"Monsieur Ferrand peut se retrouver accusé". Sur "l'affaire" Richard Ferrand, Christian Jacob assure que cela pourrait ne pas en rester là. Vendredi, le parquet de Brest affirmait pourtant "qu'aucun des faits relatés n'est susceptible de relever d'une ou plusieurs qualifications pénales permettant d'ouvrir une enquête préliminaire". Argument insuffisant, selon le chef de file des députés LR à l'Assemblée nationale. "Si demain il y a une plainte des adhérents des mutuelles de Bretagne [dont Richard Ferrand a été le directeur général , ndlr], objectivement tout le monde est d’accord pour dire que monsieur Ferrand peut se retrouver accusé d’abus de bien social, de délit de favoritisme, voire d’enrichissement personnel", estime le député LR de la Seine-et-Marne.

 

>>> Pour tout savoir ce que l'on reproche au ministre de la Cohésion des territoires, vous pouvez lire notre article ici.

François Bayrou devant la justice. "On a un garde des Sceaux renvoyé en correctionnel, c’est une première", relève encore l'élu en référence au procès en diffamation qui vise François Bayrou. "Il va donc se trouver à comparaître au tribunal devant un procureur sur lequel il aura un pouvoir de nomination. Ce qui n'est jamais arrivé !". Il ajoute : "Il y a aussi les accusations de madame Lepage qui ne sont pas minces. Madame Lepage, ancien membre du Modem, ancien ministre, accuse monsieur Bayrou d’avoir détourné des financements européens pour financer ses collaborateurs. Elle l’écrit, elle le revendique, elle le dit partout".

Dans un livre publié en 2015, Les Mains propres, plaidoyer pour une société civile, l’ex-eurodéputée Modem (2009-2014) explique en effet que François Bayrou aurait rémunéré sa secrétaire particulière, permanente de son parti, avec un salaire prélevé sur l’enveloppe parlementaire de Marielle de Sarnez. Des révélations démenties par les intéressés. "Je tiens à disposition tous les bulletins de salaire", a même tweeté François Bayrou.

Entendu sur europe1 :
Edouard Philippe avait des problèmes de vue 

"Le Premier ministre nous a expliqué qu’il avait passé au scanner chacun de ses ministres, soit le scanner était en panne, soit Edouard Philippe avait des problèmes de vue", ironise Christian Jacob. "Je suis étonné qu’il n’ait pas vu auparavant les révélations sur ces deux ministres", s’indigne tout de même le patron des députés LR.

Une position "intenable" selon François Baroin

François Baroin, chef de file du parti LR pour la campagne législative, a estimé quant à lui que la position du ministre de Richard Ferrand "va très vite devenir intenable" sous l'effet des révélations du Canard enchaîné, dans une interview accordé dimanche au Parisien. "C'est à Richard Ferrand d'apprécier s'il peut résister à la pression médiatique et aux interrogations des électeurs tout en restant ministre. C'est aussi au gouvernement de prendre ses responsabilités en clarifiant sa situation. Sa position va très vite devenir intenable", a estimé le sénateur-maire de Troyes.

Pas d'enquête. À ses yeux, "la défense du ministre et du Premier ministre donne l'impression qu'ils sont déjà sur un toboggan. À chaque fois qu'ils s'expriment, c'est un peu plus d'huile donnant de la vitesse à la descente". Le parquet de Brest a annoncé vendredi, au terme d'"une analyse juridique", qu'il n'ouvrirait pas d'enquête. "En l'état, aucun des faits relatés n'est susceptible de relever d'une ou plusieurs qualifications pénales permettant d'ouvrir une enquête préliminaire", selon le procureur Eric Mathais.

Prié de dire si François Bayrou lui paraît l'homme idoine pour mener la moralisation de la vie publique, François Baroin expose son "jugement politique": "c'est une personnalité qui, par son comportement au cours des dix dernières années, permet aux électeurs de droite et du centre de mieux comprendre que ce gouvernement penche à gauche!"