Affaire Benalla : Collomb a reçu les syndicats de police

Les syndicats se sont dits "ulcérés par les agissements d'Alexandre Benalla" et inquiets des "répercussions très négatives" de cette affaire.
Les syndicats se sont dits "ulcérés par les agissements d'Alexandre Benalla" et inquiets des "répercussions très négatives" de cette affaire. © AFP
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avec AFP , modifié à
Sur fond de malaise et dans un contexte où les éléments sur l'affaire Benalla continuent de voir le jour, le ministre de l'Intérieur a tenu à rassurer les syndicats de police. 

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a reçu et "rassuré" mardi les syndicats de police, ulcérés par les agissements d'Alexandre Benalla et inquiets des "répercussions très négatives" de cette affaire "sur le travail des forces de l'ordre", ont indiqué les syndicats et la place Beauvau.

"Nous sommes rassurés sur le fait que la police nationale n'est pas en cause", a déclaré Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance, à l'issue de son entrevue avec Gérard Collomb, qui a reçu un à un les syndicats au ministère. "Il a répété que la police n'était pas en cause dans cette affaire, elle a fait son travail", a ajouté Jean-Claude Delage.

"Alexandre Benalla a pris des libertés". Le ministre "nous a reçus par confédération et pas tous les syndicats en même temps, ce qui est plutôt une première", a souligné Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du Syndicat majoritaire des cadres de la Sécurité Intérieure (SCSI). "Il a tout de suite été clair sur le fait que les agissements d'Alexandre Benalla étaient dus au fait qu'il avait pris des libertés mais qu'on avait dû aussi lui laisser prendre trop de liberté", a-t-il dit. Le ministre "a tenu à apporter son soutien indéfectible aux policiers et gendarmes (...) qui ont pu légitimement être affectés par le traitement de cette affaire", a déclaré le ministère dans communiqué. "Il a réaffirmé qu'il n'acceptera pas que quiconque, usurpant l'identité d'un policier ou d'un gendarme, jette le discrédit sur les forces de sécurité".

Une affaire qui "salit toute l'institution". Sur fond de malaise policier et d'extrême susceptibilité des forces de l'ordre sur le sujet des violences policières, le dérapage d'Alexandre Benalla, ex-conseiller du président Macron filmé en train de molester des manifestants le 1er mai à Paris, a été très mal vécu par les policiers. Alternative Police CFDT a "fait part de son plus grand regret que cette affaire ait pu salir toute l'institution", selon un communiqué du syndicat qui ajoute que "l'affaire Benalla ne doit pas continuer à être au cœur de la vie de la police nationale alors que les policiers attendent encore beaucoup de réponses à leurs inquiétudes et leurs attentes en matière de conditions de travail".

Le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a estimé que "cette affaire a des répercussions très négatives sur le travail des forces de l'ordre, en raison de la confusion créée par le comportement et la tenue d'Alexandre Benalla au moment des 'interventions' filmées". Le SCPN "regrette que la police puisse servir de bouc émissaire dans une affaire qui la dépasse".