Absentéisme de députés : remous à l'Assemblée après des propos de Rugy

François de Rugy a évoqué des sanctions pour les absences répétées des parlementaires. (Photo d'archives)
François de Rugy a évoqué des sanctions pour les absences répétées des parlementaires. (Photo d'archives) © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le patron des Républicains à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, a estimé que la "qualité d'un élu" ne se réduit pas à "lever ou baisser la main pour voter" dans l'hémicycle.

Les déclarations de François de Rugy sur les sanctions pour les députés "multirécidivistes de l'absence", notamment lors des votes solennels, ont fait des remous mardi à l'Assemblée, avec des critiques de plusieurs groupes, à commencer par LR, contre des "méthodes de petit comptable". Le président de l'Assemblée nationale a souhaité dimanche sur BFMTV faire "appliquer strictement" les sanctions financières pour les députés qui seraient "multirécidivistes de l'absence", pouvant atteindre "4.320 euros d'amende" en cas de présence à moins des deux tiers des scrutins solennels. 

Suppression de la délégation du vote ? François de Rugy en a reparlé mardi lors de la conférence des présidents, qui réunit notamment les présidents des groupes politiques, dont certains ont marqué leur désapprobation. Dans les propos du président de l'Assemblée, ce serait moins les sanctions en soi contre les absentéistes que la volonté de supprimer la délégation de vote qui aurait déplu, selon un participant à la réunion. "C'est assez invraisemblable. Quand on est député, on n'est pas fonctionnaire, on n'est pas salarié de François de Rugy ou du bureau de l'Assemblée nationale, et on n'est pas là pour marcher avec une pointeuse", s'est exclamé le chef de file des députés LR, Christian Jacob, lors d'une conférence de presse.

"Un Playmobil dans l'hémicycle". Jugeant que "les seuls auxquels on a des comptes à rendre, ce sont nos électeurs, et d'ailleurs les Français ne se privent pas de sanctionner leurs élus, il suffit de regarder le renouvellement de l'Assemblée", le patron du groupe Les Républicains a dénoncé des "méthodes de petit comptable". "La qualité d'un élu de la nation ne se mesure pas à être un Playmobil dans l'hémicycle, à lever ou baisser la main pour voter ni aux heures de présence en réunion, mais à sa capacité à faire remonter les attentes de la population, les retranscrire dans la loi à certains moments", selon Christian Jacob. Interrogé sur le sujet, l'un des porte-parole des députés socialistes, Boris Vallaud, a jugé que François de Rugy, "s'il a un problème avec la présence de ses parlementaires, qu'il en parle avec sa majorité".